Dans un communiqué rendu public par le Collectif des Marocains en Europe pour une Citoyenneté Effective Ici et Là-bas, cité par le quotidien Le Soir Echos, cette mesure viole même "la nature secrète du vote".
Pour ce collectif, voter par procuration c’est "exclure les citoyens marocains de l’étranger du processus électoral", ce qui pourrait amener les MRE à boycotter les élections en les mettant sous tutelle.
Driss El Yazami, président du Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH), estime que le mode du vote par procuration utilisé par une centaine de pays à travers le monde, est tout à fait constitutionnel. L’adoption de cette mesure s’explique par la complexité de l’opération du vote direct, mais aussi par manque de moyens , explique le président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME).
Jugé "discriminatoire et anticonstitutionnel" par certaines associations de MRE, le vote par procuration est défendu par le CMCE qui estime qu’un scrutin législatif suppose un découpage électoral précis, avec des circonscriptions et un corps électoral identifié, contrairement à un scrutin référendaire caractérisé par la facilité de son organisation.
Driss Ajbali, membre du CCME affirme au Soir Echos, que l’unique raison qui pousse les autorités marocaines à opter pour le vote par procuration est la difficulté d’organiser un scrutin législatif "eu égard à la nature de l’immigration marocaine, qui a changé trois fois de volume et qui est caractérisée par un éclatement planétaire".
Se référant à la faible participation des MRE au référendum constitutionnel du premier juillet dernier malgré les moyens mis à leur disposition, le CCME s’interroge s’il est vraiment judicieux de mobiliser une logistique de taille, si le taux de participation au scrutin législatif est aussi faible que celui du référendum. Le Conseil semble oublier que les législatives de 2007 ont été marquées par le taux de participation très bas : 37%.