Un Marocain tué par balle près de Bordeaux
Un jeune homme d’origine marocaine a été tué par balle dimanche à Castillon-la-Bataille en Gironde. Une enquête pour assassinat en bande organisée a été ouverte.
Alain Diaz, qui est âgé de 42 ans, comparaîtra pour meurtre d’un mineur de 15 ans et agression sexuelle sur un mineur de 15 ans en récidive. Le procès s’ouvre lundi pour cinq jours devant la cour d’Assises de la Gironde.
Le 4 décembre 2001, Larbi, chargé par son école de vendre des billets de tombola dans la cité des Aubiers où il habitait avec ses parents marocains, n’avait pas régagné sa classe en début d’après-midi.
Son père, Benachour Fanousse, avait prévenu la police en fin de journée et les premières recherches avaient été lancées. Le procureur de la République de l’époque, Jacques Beaume, s’était dit dans un premier temps convaincu que la disparition n’était qu’une fugue avant de convenir quelques jours plus tard que les causes pouvaient être plus sérieuses.
Me Sylvie Reulet, avocate de la famille Fanousse, compte évoquer cet aspect de l’affaire au cours des débats. "On a perdu du temps au début de l’enquête en parlant de fugue. Et nous avons vu récemment un petit garçon disparu en pleine nuit pour lequel les enquêteurs ont invoqué une fugue avant, quelques jours plus tard, de parler d’enlèvement. Il y a un moment où les parents ne pourront plus supporter cela", a-t-elle dit.
Le corps du petit Larbi a été retrouvé deux semaines après sa disparition, le 19 décembre, par des enfants jouant dans un terrain vague à 200 mètres du domicile des Fanousse. Le corps dénudé avait été déposé près d’une benne à ordures, recouvert de planches de bois et de détritus. Grâce à des papiers découverts près de l’enfant, les enquêteurs sont remontés jusqu’à Alain Diaz, qui habitait dans la même cité que les Fanousse. Les analyses ADN des traces de sperme relevées sur le corps de l’enfant l’avaient désigné. Au cours d’une perquisition à son domicile, des billets de tombola et les vêtements de l’enfant avaient été retrouvés.
Dans un premier temps, Alain Diaz avait avoué avoir tué l’enfant en l’étouffant avec un oreiller et d’avoir caché son corps dans son appartement durant treize jours pendant qu’il était hospitalisé.Alain Diaz avait été admis à sa demande dans un service de psychiatrie du 6 au 11 décembre. Suivi régulièrement par des psychiatres depuis son plus jeune âge, l’homme a déjà été condamné en novembre 1997 pour des actes de pédophilie sur un petit garçon. En 1983, il avait été déclaré irresponsable par les experts lors d’une tentative de viol. Cette fois, les experts voient en lui une personne consciente de ses actes au point de le qualifier d’individu "pervers et dangereux".
"Nous attendons une peine exemplaire parce que ce monsieur a bénéficié de la bienveillance de la justice et des médecins, et maintenant il faut qu’il rende des comptes. Je vais m’efforcer d’obtenir le maximum", a déclaré Me Reulet. Depuis ses aveux, Alain Diaz a changé plusieurs fois de version des faits. Il a évoqué un accident, la chute d’une étagère sur la tête de l’enfant qu’il avait invité à jouer sur une console de jeux vidéos. Il a plus récemment dénoncé un complot et clamé son innocence.
Alain Diaz qui encourt une peine de réclusion à perpétuité, devrait plaider l’acquittement.
Dès l’ouverture des débats, la cour examinera d’ailleurs une demande de remise en liberté de l’accusé défendu par des avocats désignés par le bâtonnier. L’accusé avait dans un premier temps refusé d’être défendu.
Corinne JEAMMET pour France 2
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