Le Maroc fait le ménage dans les mosquées

5 septembre 2002 - 10h55 - Maroc - Ecrit par :

Pas d’utilisation des mosquées « à des fins électorales » : à trois semaines des élections législatives prévues le 27 septembre - les premières du règne de Mohammed VI -, les autorités marocaines multiplient les avertissements à l’encontre des islamistes. Et semblent décidées à porter un coup d’arrêt au prosélytisme des imams.

Déjà le roi Mohammed VI, qu’on dit très peu enclin au laxisme à l’égard des intégristes, avait donné le ton en appelant, le 20 août, les Marocains à se mobiliser en vue de ces élections. « Faute de quoi, affirmait-il, nous nous trouverions en présence d’institutions tronquées, et même préjudiciables à la démocratie, faisant le nid du désespoir et de la défection et attisant l’extrémisme et le maximalisme. » Les législatives de 1997 avaient été marquées par un faible taux de participation, 58,7 %, selon les chiffres officiels.

Lundi, ce sont les ministres de l’Intérieur, Driss Jettou, et des Affaires islamiques, Abdelkebir Alaoui M’Daghri, qui sont montés au créneau. Le Maroc « n’est pas un pays à islamiser », a affirmé le premier en niant qu’il y ait le moindre rapport entre les récentes vagues d’arrestations et les préparatifs du scrutin.

Arrestations. A quelques semaines d’intervalle, Rabat a en effet annoncé avoir démantelé un réseau d’Al-Qaeda, qui « préparait des attentats contre des cibles marocaines et des navires occidentaux dans le détroit de Gibraltar ». C’est dans le sillage de cette enquête que les services de renseignement auraient découvert deux autres groupes extrémistes de la Salafia jihadia qui agissaient et se déplaçaient dans les quartiers pauvres des grandes villes. Officiellement, une quarantaine de leurs membres ont été arrêtés, mais les arrestations pourraient être plus nombreuses. Ils auraient, selon Rabat, commis plusieurs « actes criminels entre 1998 et 2002 », d’abord attribués à des droits communs.

Epouvantail. Le démantèlement de ces réseaux est-il tombé à point nommé pour agiter l’épouvantail islamiste à quelques semaines des élections ? Et ce, même si les islamistes radicaux de cheikh Yassine (non reconnus) ne constituent pas un danger direct dans la mesure où ils ne participent pas au scrutin. « Non », assure le ministre de l’Intérieur, évoquant une « action qui a demandé de longs mois d’investigation et s’inscrit dans la durée ». Et de préciser : « Nous allons vivre [avec l’islamisme> au cours des prochaines années et il faut une stratégie et du souffle pour le combattre. » Le roi lui-même aurait d’ailleurs refusé de différer, en raison des élections, ces rafles dans les milieux extrémistes.

En attendant, Rabat entend priver les islamistes de la caisse de résonance des mosquées, y compris celles dépendant de « particuliers » qui seront « intégrées » aux biens religieux publics. « Le but n’est pas de museler les prédicateurs et les imams, a affirmé le ministre des Affaires islamiques, mais de s’assurer qu’ils accomplissent leur devoir religieux sans prendre position ou soutenir telle ou telle partie » .

Source : Libération

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Religion - Elections

Ces articles devraient vous intéresser :

Officiel : l’Aid al fitr en France, mercredi 10 avril

La commission religieuse de la Grande Mosquée de Paris, avec plusieurs fédérations musulmanes nationales, s’est réunie pour la Nuit du Doute, ce lundi 8 avril 2024, 29ᵉ jour du mois béni de Ramadan 2024-1445/H, indique la Grande Mosquée de Paris dans...

Voici la date l’Aïd Al-Adha au Maroc selon les calculs scientifiques

Le premier jour de l’Aïd al-Adha au Maroc sera célébré le lundi 17 juin 2024, correspondant au 10ᵉ jour du mois de Dhou al-Hijja de l’année 1445 de l’Hégire. Cette annonce émane des calculs astronomiques effectués par des scientifiques.

Nora Fatehi convertie au Christianisme ?

L’artiste marocaine Nora Fatehi a déclenché une vague de réactions sur Instagram après avoir publié un extrait vidéo la montrant portant un collier avec une croix.

Jeux olympiques Paris 2024 : la controverse transgenre chez les chrétiens marocains

Les chrétiens marocains sont divisés au sujet de l’apparition de personnes transgenres simulant la Cène à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris vendredi. Alors que l’Union des chrétiens marocains soutient « fortement » cette initiative,...

Le ramadan commence le lundi 11 mars 2024 en France

C’est officiel : le mois de Ramadan débutera lundi 11 mars 2024 en France, a annoncé le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM). Cette date a été déterminée après observation scientifique et calcul astronomique.

Aïd Al-Adha au Maroc : alerte sur les viandes vertes

Redoutant le verdissement des viandes à cause des fortes températures au Maroc et les maladies qui pourraient en découler, des experts appellent les consommateurs à la vigilance lors de la célébration de l’Aïd al-Adha.

Maroc : le ramadan 2025, dans un mois

Le premier jour du mois de Chaâbane de l’année 1446 de l’Hégire correspond au vendredi 31 janvier 2025, a annoncé jeudi le ministère des Habous et des Affaires islamiques dans un communiqué.

Maroc : la date de l’Aïd Al Fitr connue

Considérant que le jeûne de Ramadan durera 29 jours cette année selon les calculs astronomiques, l’Aïd Al Fitr 2024 sera célébrée au Maroc le mercredi 10 avril.

La date du ramadan 2025 au Maroc est connue

La date du début du mois de ramadan 2025 est désormais connue. Elle vient d’être révélée par les calculs astronomiques.

Ramadan et diabète : un mois sacré sous haute surveillance médicale

Le jeûne du Ramadan, pilier de l’islam, implique une abstinence de boire et de manger du lever au coucher du soleil. Si ce rite revêt une importance spirituelle majeure pour les fidèles, il n’en demeure pas moins une période à risque pour les personnes...