Les transferts des Marocains résidant à l’étranger se maintiennent à la hausse, selon les derniers chiffres dévoilés par l’Office des changes.
Plus impliquées que les hommes, les Marocaines émigrées
participent activement au développement du pays. Revers
de la médaille, elles tombent plus facilement victimes des mafias.
Sur le plan international, les migrations se féminisent de plus en plus. La femme représente environ 50% des migrants dans le monde, soit 95 sur 191 millions. C’est ce que révèlent les chiffres avancés lors des travaux du Congrès sur la femme arabe migrante, organisé du 4 au 6 décembre 2006 à Casablanca.
Au Maroc, après une première phase où les émigrés étaient quasi exclusivement des hommes, la tendance mondiale se confirme depuis les années 1990. L’émigration féminine a d’abord commencé par les regroupements familiaux. Sans aucune qualification professionnelle, les Marocaines rejoignaient leurs époux, ouvriers en Europe. A l’époque, pas question pour elles de prendre la route de l’usine, ni celle des champs. Elles étaient femmes au foyer et la seule route qu’elles empruntaient c’était celle du marché.
Mais comme l’explique Abdelhamid El Jamri, marocain, consultant des Nations Unies à Genève et coorganisateur du congrès de Casablanca, depuis une vingtaine d’années environ, les Marocaines ont commencé à voler de leurs propres ailes. Mariées ou célibataires, elles sont de plus en plus nombreuses à choisir de vivre sous d’autres cieux. La femme marocaine n’a désormais plus de problème, ni de complexe, à rechercher une vie meilleure. « J’ai eu l’occasion de rencontrer une mère divorcée, installée en Suisse et travaillant dans l’enseignement. Elle m’a raconté le calvaire qu’elle a enduré au Maroc après son divorce. L’émigration était la seule échappatoire qui lui restait ».
Quel est le nombre des femmes marocaines qui ont choisi l’émigration ? D’où viennent-elles ? Où sont-elles installées et dans quels secteurs opèrent-elles ? Justement, l’une des principales recommandations faites par le congrès de Casablanca concerne la réalisation d’une étude exhaustive sur cette question.
Plusieurs femmes marocaines réussissent à l’étranger. Certaines occupent de bons postes dans des multinationales en Europe ou aux Etats-Unis. D’autres choisissent la voie de la politique et décrochent des mandats électoraux dans les Parlements de leurs pays d’accueil. C’est le cas d’Amina Sabaï, sénateur belge, une Marocaine née à Casablanca, de Mimount Bousakla, sénatrice socialiste anversoise de 34 ans. Ou Fatima Moussaoui, secrétaire nationale du Centre démocrate humaniste (Belgique). La députée québécoise d’origine marocaine, Fatima Houda-Pépin. L’avocate parisienne et élue communale, Aïcha Ansar-Rachidi. Et la liste est longue.
Un responsable des ressources humaines d’une société espagnole exportatrice de fraises est catégorique : « Avec les femmes marocaines, nous n’avons jamais d’incidents. Contrairement à d’autres femmes arabes, elles n’ont aucune allergie à la hiérarchie et ne revendiquent pratiquement jamais une hausse des salaires ».
Généralement, elles se dirigent vers les pays du Golfe pour travailler comme secrétaires, hôtesses d’accueil ou serveuses. Mais rapidement, elles se retrouvent piégées dans un mécanisme administratif complexe et une situation inextricable.
Le congrès de Casablanca a tenté de mettre en exergue les souffrances de ces jeunes filles en poussant les pays d’accueil à réformer leurs législations pour permettre la protection des droits des Marocaines parties ailleurs en quête d’une vie meilleure.
Abdelmohsin El Hassouni - Maroc Hebdo
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