Latifa Raafat figure parmi les chanteurs préférés de feu Hassan II. La chanteuse marocaine se confie sur sa relation avec le père du roi Mohammed VI.
La condamnation par le tribunal de Casablanca (100km au sud de Rabat) de 14 jeunes amateurs de musique "heavy metal" à des peines de prison ferme pour "atteinte à la religion musulmane" suscitait vendredi de vives réactions dans la presse et la société marocaine
Poursuivis pour "dégradation des moeurs, incitation à la débauche et actes attentatoires à la religion musulmane", les 14 jeunes gens, âgés de 22 à 35 ans, ont été condamné jeudi soir par le tribunal de Casablanca à des peines de un mois à un an de prison ferme.
Présentés par l’accusation comme "adorateurs de Satan", les inculpés, qui encouraient jusqu’à trois ans de prison ferme, fréquentaient le café "l’Egyptien" de Casablanca et ont en commun d’être amateurs ou musiciens de musique "heavy metal".
A l’audience, le procureur du roi avait tenté de justifier leur placement en détention depuis le 14 février en raison de certains objets saisis au domicile des prévenus et présentés comme "pièce à conviction" : des tee-shirts noirs, un serpent en plâtre, des représentation de têtes de morts, une guitare ou encore un cerveau en latex.
"On reproche simplement à mes clients le fait d’écouter de la musique et de porter des tee-shirts noirs", avait déploré à l’audience Me Mahfoud Billah, avocat de la défense, qualifiant cette procédure "d’inique".
Alors que le jugement a été accueilli par des cris et des larmes des familles des jeunes prévenus, tous sans antécédents judiciaires, la presse marocaine a dénoncé un jugement "absurde" et "liberticide".
"Un verdict satanique", titre "Aujourd’hui le Maroc", qui y voit "une atteinte à la liberté d’expression", "Scandaleux" titre à la une "L’Economiste" qui estime que "l’opinion publique est choquée".
Depuis l’arrestation des jeunes gens dans cette rocambolesque procédure, de nombreux intellectuels ont dénoncé dans les journaux marocains "un dangereux dérapage sécuritaire" qui serait une concession aux nombreux appels à la censure contre les "actes attentatoires à l’Islam" lancés par la puissante mouvance islamiste dont le Parti de la justice et du développement (PJD) qui a fait une percée au Parlement lors des élections législatives de septembre 2002.
"La liberté est en danger, la privation de la liberté de ces jeunes gens, leur devenir et la détresse de leurs parents sont les nôtres" réagi ainsi vendredi, dans les colonnes de "L’Economiste" l’écrivain à succès Rida Lamrini.
"Les inquisiteurs vous traquent", estime pour sa part l’hebdomadaire "Tel Quel", qui estime que l’Etat marocain fait "de la surenchère idéologique" pour tenter de répondre à la pression des islamistes. "Le système devient fou", conclut l’hebdomadaire connu pour ses positions progressistes
source : AFP
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