La Belgique va célébrer pendant les semaines à venir 40 ans de présence marocaine sur son sol, en commémorant la signature avec le Maroc, le 17 février 1964, d’une convention qui avait ouvert la voie à l’une des plus importantes vagues d’immigration qu’ait connue le pays.
Quarante ans après la signature de cette "convention relative à l’occupation de travailleurs marocains", le coup d’envoi des célébrations a été donné lundi soir lors d’une soirée de gala au palais des Beaux-Arts de Bruxelles.
La Belgique compte actuellement plus de 200.000 personnes issues de l’immigration marocaine, dont une part croissante, surtout dans les 2e et 3e générations, prend une part visible à la vie politique, économique et culturelle du pays.
"Il faut se rappeler que c’est à l’appel des autorités belges que les travailleurs marocains sont venus massivement s’enrôler dans les mines et dans l’industrie métallurgique", a déclaré le sociologue Hassan Bousetta, président de l’association Espace mémorial de l’immigration marocaine (Emim), qui organisait la soirée.
"Il faut rendre hommage à cette première génération, souvent silencieuse, qui porte la marque de la douleur", a dit M. Bousetta, en soulignant que la Belgique "n’avait pas organisé leur accueil".
"Leurs enfants ne sont plus disposés à rester silencieux. Ils demandent à être des citoyens à part entière et non plus des citoyens entièrement à part", a assuré le président de l’Emim.
Beaucoup de jeunes d’origine marocaine, qui vivent pour la plupart dans des quartiers défavorisés des grandes villes, connaissent des problèmes de sous-qualification, de chômage ou de délinquance.
La montée de l’islamisme radical dans certaines mosquées du pays, bien que paraissant minoritaire dans la communauté marocaine, inquiète par ailleurs une partie de l’opinion publique, qui se divise également sur la question du port du voile islamique à l’école et de l’octroi du droit de vote aux étrangers non-européens lors des élections municipales.
Le programme de commémoration de l’arrivée des immigrants marocains, soutenu par les autorités belges (disponible sur www.emim.be), comprend des dizaines d’activités artistiques, culturelles et scientifiques qui se dérouleront jusqu’en avril dans sept villes belges.
AFP
Ces articles devraient vous intéresser :
