Les nouvelles considérations de la politique internationale après le 11 septembre et l’ouverture de l’Europe vers l’est imposent de nouveaux défis aux immigrés en Europe, ont considéré, samedi à Rabat, les participants à la conférence euro-marocaine sur “L’immigration, citoyenneté et droits humains”.
Les pays d’accueil en Europe ont en effet adopté, après les événements du 11 septembre aux Etats-Unis, des approches sécuritaires qui font que l’immigré est désormais perçu comme "un danger potentiel", rapporte la MAP.
Cette conférence de deux jours a été l’occasion pour une pléiade de chercheurs de traiter des racines, de la trajectoire et des tendances de l’immigration, des politiques officielles vis-à-vis de ce phénomène ainsi que de la relation entre l’immigration, la citoyenneté et les droits humains.
Dans le cas du Maroc, les intervenants ont rappelé que les opérations de recrutement des travailleurs, commencées sous le protectorat français, ont pris un grand essor au lendemain de la seconde guerre mondiale pour reconstruire les pays européens ravagés par la guerre et relancer l’économie.
Ce n’est qu’en 1973, sous la présidence de Georges Pompidou, que le gouvernement français avait décidé de "geler" cette immigration suite à l’indignation de l’opinion publique et des intellectuels quant aux conditions de vie des travailleurs immigrés, ont-ils affirmé, ajoutant qu’en 1974, le nouveau président de la République Valéry Giscard d’Estaing, officialise le regroupement familial, inaugurant une nouvelle politique de l’immigration.
Ils ont, par ailleurs, mis en relief la montée des mouvements de droite xénophobes dans plusieurs pays européens, notamment en France (Front national) et en Hollande (Parti de la liste, LPS), condamnant par là même les vagues de racisme qui ont touché les immigrés dans plusieurs pays occidentaux après les attentats du 11 septembre.
Les intervenants ont en outre dénoncé l’exclusion et la discrimination dont souffrent les immigrés et les "beurs" (nouvelle génération d’immigrés), revendiquant le droit à l’égalité des droits et des chances avec les citoyens européens, le respect des droits politiques et sociaux des immigrés et l’intégration de la culture des pays d’origine dans les écoles des pays d’accueil.
Les participants à cette conférence ont également mis l’accent sur l’intérêt que revêt l’action de la société civile ainsi que des associations instituées par les immigrés dans les pays d’accueil dans la défense de leurs intérêts.
Ont pris part à cette conférence initiée par le Réseau Amazigh pour la Citoyenneté (RAC), en coordination avec l’Association des Marocains pour les droits humains (KMM) et l’Union des femmes marocaines aux Pays-Bas, ainsi que des délégués de plusieurs ONG marocaines, françaises, espagnoles et néerlandaises.
Source : Al Bayane