Et sans doute, l’une des explications de la formidable réussite à l’export du tissu des PME de ce pays de 8 millions d’habitants.
Plus de la moitié du PIB autrichien provient des exportations. Deux tiers des ventes à l’export se font avec l’Union européenne. Mais cela ne veut pas dire que les autres marchés sont quantité négligeable.
Avec le Maroc, les flux commerciaux restent encore relativement modestes (voir tableau). De l’Autriche, le Royaume importe essentiellement des biens d’équipement et de produits pharmaceutiques. Dans l’autre sens, c’est surtout le phosphate et une importante activité de sous-traitance dans le textile qui constituent les deux gros postes d’échanges. La plus connue des marques qui sous-traite au Maroc est l’enseigne de lingerie féminine Triumph.
Mais les PME autrichiennes possèdent aussi une expertise qu’elles espèrent vendre au Maroc. Elles y ont déjà quelques références. La raffinerie de la Samir est équipée en partie par la technologie autrichienne. Dans les grands chantiers, les PME autrichiennes sont surtout présentes à travers la sous-traitance. L’éternel projet du métro à Casablanca intéresse aussi les firmes autrichiennes. L’Austrian Rail Engineering avait réalisé une étude faisabilité pour le compte des autorités de la région de Casablanca.
Pour le Maroc, l’Autriche, avec ses 8 millions d’habitants dotés d’un pouvoir d’achat conséquent (le PIB par habitant corrigé de la parité de pouvoir d’achat est de 27.803 dollars), est potentiellement un marché touristique, mais qui reste à conquérir faute d’une stratégie claire. Seuls 20.000 touristes autrichiens visitent le Maroc, soit quatre fois moins que la performance de la Tunisie qui maintient une connexion aérienne avec Vienne. La Chambre économique fédérale de Vienne (l’équivalent du patronat où siègent toutes les entreprises quelle que soit leur taille) place le Maroc parmi les priorités, en raison du potentiel de développement du secteur industriel et des immenses besoins en infrastructures et dans le logement, confie Horst Machu, directeur pour l’Afrique et le Moyen-Orient de la Chambre économique fédérale de Vienne. Le risque-pays du Royaume est bon dans les milieux d’affaires en Autriche, poursuit-il. Ce qui a d’ailleurs poussé récemment l’assureur public du crédit à l’export à relever le niveau des couvertures de risque vers le Maroc.
Source : L’économiste.com