Le journaliste marocain, Hamid Mahdaoui, a été condamné lundi à un an et demi de prison et à une amende de 1,5 million de dirhams pour diffamation.
Rédacteur en chef du site d’information Badil.info, il avait accusé le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, de corruption et de fraude dans une vidéo. Ces accusations font suite à une affaire de trafic de drogue impliquant des membres du parti du ministre, le Parti de l’Authenticité et de la Modernité.
À lire : Un journaliste italien "contraint" d’écrire une lettre au roi Mohammed VI
Poursuivi sur la base du Code pénal et non du Code de la presse, cette condamnation a provoqué de vives réactions. Reporters sans frontières dénonce une « instrumentalisation de la justice pour museler la presse ». Ce n’est pas la première fois que Hamid Mahdaoui est inquiété par la justice. En 2017, il avait été condamné à trois ans de prison pour non-dénonciation d’un projet d’envoi d’armes à des manifestants.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte très difficile pour la liberté de la presse au Maroc, même si le roi Mohammed VI a récemment gracié trois journalistes emprisonnés : Omar Radi, Taoufik Bouachrine et Soulaimane Raissouni. L’avocat de Mahdaoui, Mohamed Hedach, a indiqué que son client n’avait pas encore pris de décision quant à un éventuel appel.