« Nous avons perdu beaucoup de nos possibilités parce que notre maison est désordonnée. Nous avons moins d’influence avec les États-Unis et quiconque a des doutes devrait lire les nouvelles concernant les accords militaires du Maroc et des États-Unis dans la presse », a déclaré Aznar dans son mot de clôture du colloque sur « Un agenda renouvelé pour l’Amérique latine » organisé par la Fondation FAES dont il est le président, faisant allusion à l’accord militaire sur la base duquel Washington a autorisé l’achat par Rabat de 18 systèmes antimissiles HIMARS et 112 missiles sol-sol.
Aznar a aussi déploré que l’Espagne ait « moins d’influence dans l’Union européenne et en Amérique latine ». Ces déclarations de l’ancien président du gouvernement espagnol interviennent après l’annonce du voyage de Sanchez à Washington pour rencontrer Joe Biden à la Maison-Blanche le 12 mai, jour du lancement officiel en Espagne de la campagne électorale pour les élections du 28 mai. Lors de ce colloque, Aznar a insisté sur la nécessité de « reconstruire la crédibilité des démocraties », ce qui passe par une « reconstruction des institutions » pour leur donner du « crédit » et du « prestige ».
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Dans son analyse, le président de la Fondation FAES a souligné que la position des partis politiques « à travers le monde est remise en question ». Aux États-Unis par exemple, le Parti démocrate est « largement dirigé par des forces de gauche très radicales » et le Parti républicain, « s’il n’est pas un peu pris en charge, finira par être un parti trumpiste » à caractère « populiste », a-t-il indiqué. En Europe, les partis traditionnels ont disparu dans des pays comme la France ou l’Italie, a poursuivi Aznar, assurant qu’« en Espagne, la gauche a heureusement un pilier constitutionnel très solide du présent et de l’avenir qui est le PP ».
Abordant l’actualité internationale, Aznar a fait observer entre autres que l’OTAN « doit être une organisation mondiale » et qu’« une partie de l’Amérique latine devrait faire partie de l’OTAN ». « Nous devons revoir les politiques de sécurité, nous devons revoir les politiques de défense, nous devons revoir les politiques économiques », a conclu Aznar, ajoutant qu’« une OTAN mondiale est absolument essentielle pour le monde à venir ».