L’Algérie accuse le Maroc de vouloir le « déstabiliser »
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L’Algérie pourrait mener une intervention militaire au Sahara à même de déstabiliser la région. C’est du moins ce qu’indique un rapport du think tank international Crisis Group qui recommande que les partenaires internationaux du Maroc (les États-Unis et la France) poussent Rabat à accepter, sans condition préalable, un nouvel envoyé chargé de négocier une désescalade.
« Il serait erroné de penser que l’Algérie restera neutre. L’Algérie soutient la stratégie militaire d’usure du Polisario. Bien qu’aucun nouveau transfert d’armes en provenance d’Algérie pouvant améliorer les capacités de l’Armée de libération du peuple sahraoui n’ait été constaté, Alger pourrait envisager ce type de transferts si une flambée de violence tuait un grand nombre de combattants du Polisario, par exemple. Ceci aurait des implications pour toute la région », alertent les auteurs du rapport intitulé « Il est temps de ré-engager des efforts internationaux au Sahara occidental » (Time for International Re-engagement in Western Sahara).
« Pour limiter les risques, les partenaires internationaux du Maroc – les États-Unis et la France – devraient pousser Rabat à accepter, sans condition préalable, un nouvel envoyé chargé de négocier une désescalade qui pourrait amener les deux parties à négocier une trêve », suggèrent-ils, appelant les États-Unis et le conseil de sécurité à adopter une « approche plus directe ». Selon les auteurs du rapport, l’administration Biden risque d’être réticente à l’idée de remettre en cause la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara. « Malgré cela, elle pourrait envisager d’autres façons de rassurer le Polisario, par exemple en réaffirmant le soutien de Washington au renouvellement semestriel du mandat de la Minurso », indiquent-ils.
Pour éviter de contrarier le Maroc, les résolutions du Conseil de sécurité devraient explicitement faire référence à la nécessité de sécuriser la route d’El Guerguerat, suggère le think thank, faisant savoir que le royaume aurait posé des conditions « plus spécifiques et plus strictes » à la nomination d’un envoyé spécial onusien pour le Sahara. « Le Maroc aurait refusé qu’il s’agisse d’un ou une diplomate issue d’un pays scandinave (du fait d’une prétendue sympathie qu’ils auraient pour la cause sahraouie), d’Allemagne (car Rabat a découvert avec Köhler qu’il était difficile de contrer Berlin) ou d’un État membre permanent du Conseil de sécurité (pour éviter que des pressions politiques illégitimes puissent être exercées sur les négociations)", annonce le centre de réflexion.
L’une des conditions du royaume c’est que le nouvel envoyé onusien tienne compte de la solution d’autonomie qu’elle propose et que préconise l’administration américaine. À en croire les auteurs du rapport, ces conditions ont « réduit le vivier de candidats potentiels de façon significative ». Un ancien ministre des Affaires étrangères qui avait été approché pour le poste, aurait ainsi déclaré : « personne ne veut être associé à un échec diplomatique ».
Le groupe de réflexion note par ailleurs que « malgré la mobilisation du Polisario, les réactions internationales aux événements survenus dans le Sahara occidental étaient, majoritairement, favorables au retour rapide du cessez-le-feu, ou s’alignaient sur la position du Maroc ».
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