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Serait-ce le début d’une nouvelle tendance ? En tout cas, l’engouement pour l’immobilier ancien se confirme. Si la demande sur ces biens dits de seconde main a toujours existé, jamais elle n’a été aussi forte. C’est du moins ce que soutiennent de nombreux professionnels. Selon eux, l’essentiel des transactions se fait aujourd’hui autour de villas, maisons et appartements ou encore villas anciens.
Une tendance particulièrement prononcée sur le marché de la capitale. « La demande y est sensiblement plus forte par rapport au reste du territoire », affirment des opérateurs. Ce qui laisse présager que le marché de seconde main, déjà dynamique, va encore évoluer.
Il semble, en effet, que les acheteurs, rebutés par la flambée des prix des programmes neufs, se rabattent de plus en plus sur des produits de seconde main. « Nous enregistrons en ce moment une forte demande sur les biens anciens », affirme Samir Benmakhlouf, président de Century 21 Maroc. D’ailleurs, poursuit-il, près de 95% des produits proposés par le réseau des agences de la franchise sont de l’ancien. Ce que l’on confirme aussi du côté d’autres agences immobilières. « Ce marché commence à prendre de l’ampleur car le neuf devient pratiquement inaccessible », souligne pour sa part William Simoncelli, président de Carré immobilier.
En effet, explique-t-il, les capacités de financement des acquéreurs potentiels se sont considérablement réduites, ces dernières années. D’autant plus que l’attitude des établissements bancaires envers les acquéreurs a considérablement changé. Auparavant, les banques rivalisaient pour prêter avec des taux d’apport personnel très bas. Aujourd’hui, elles sont beaucoup plus exigeantes à ce niveau. Du coup, l’on s’oriente de plus en plus vers l’ancien où les coûts sont un peu plus abordables. Et en l’absence de baromètre immobilier, il est difficile de se faire une idée plus exacte sur les prix.
Mais, attention, même du côté de l’ancien, il ne faut pas s’attendre à des cadeaux. En effet, si l’on parle de coûts inférieurs, il ne s’agit en réalité que d’une marge de 15 à 20%, voire moins, selon les segments, les régions et les quartiers. Par segment, et sans surprise, c’est du côté du moyen standing que la demande est la plus forte. Côté prix, la fourchette dans une ville comme Casablanca est de 8000 à 10.000 DH.
Pour le haut standing, si les prix du neuf tournent autour de 15.000 à 16.000 DH/m2, les biens de seconde main démarrent à partir de 11.000 et peuvent aller jusqu’à 14.000 DH/m2. La tranche économique oscille entre 5000 à 6000 DH/m2 (contre 6000 à 7000 DH/m2 pour le neuf). Par type de produit, la majorité des transactions concernent des appartements.
L’on relève aussi une forte demande sur les villas. Et pas seulement pour des besoins de résidence. En effet, pénurie de foncier oblige, les villas anciennes sont très prisées. « Elles sont souvent démolies et permettent de dégager du foncier pour monter à leur place d’autres produits, villas ou immeubles, de valeur supérieure ».
Outre les prix, l’ancien a de quoi séduire. Ainsi, l’acheteur, en optant pour un bien de ce genre, sait à quoi s’attendre exactement. « Il a une image plus réelle du bien devant lui. Il sait comment il se conserve ou plutôt comment il vieillit », avance Simoncelli. Dans le neuf, les éventuels défauts et autres tares de constructions ne commencent à apparaître que tardivement, 2 à 3 ans en général. Autre avantage, et non des moindres, avec un appartement ou une maison de seconde main, l’acheteur a une meilleure idée sur son environnement, son voisinage, sur la gestion de la copropriété… Autant d’arguments qui ne laissent pas sensible.
Toutefois, tout n’est pas rose. Les biens de seconde main peuvent aussi cacher de mauvaises surprises, car la qualité n’est pas toujours au rendez-vous.
En effet, selon le président de Carré immobilier, il y a 5 ou 6 ans, les méthodes ainsi que les matériaux de construction n’étaient pas très conformes aux standards. Ce qui peut signifier parfois une dégradation plus rapide et partant une chute de la valeur du produit. A moins de délier sa bourse pour une remise à neuf du bien ancien.
Source : L’Economiste - Khadija El Hassani
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