
Un ressortissant marocain de 46 ans, résidant en France depuis 24 ans, a été expulsé en février dernier, suscitant l’émoi et soulevant des questions quant à l’application de la loi Darmanin sur l’immigration.
La proposition formulée lundi par M. Abdeslam Baraka, ambassadeur du Maroc à Madrid, de rapatrier les mineurs marocains non accompagnés a été favorablement accueillis en Espagne.
Les autorités locales de la ville marocaine occupée de Mellilia et le gouvernement régional des Iles Canaries ont qualifié de « positive » et de « bonne nouvelle » l’annonce par le Maroc de vouloir rapatrier les mineurs non accompagnés placés sous la tutelle des administrations espagnoles ainsi que le durcissement des peines à l’encontre des passeurs et des réseaux d’immigration clandestine.
Le président de l’Assemblée Autonome de Mellilia, M. Juan José Imbroda, a indiqué à l’agence EFE que la nouvelle position du Maroc apporte de « grands espoirs » parce qu’elle ouvre « un nouvel horizon dans les relations entre le Maroc et l’Espagne. »
Pour le porte-parole du gouvernement canarien, M. Pedro Quevedo, la position de Rabat « exprime la volonté de lutter contre l’immigration irrégulière. »
Les autorités canariennes ont, d’autre part, exprimé leur satisfaction pour la décision de Rabat de rapatrier les mineurs non accompagnés, ce qui pourrait aider, estiment-elles, à résoudre une « partie » des problèmes posés par le contrôle des immigrés mineurs dans l’archipel.
L’adjointe du défenseur du mineur dans la communauté autonome de Madrid, Mme Maria Luisa Cava de Llano, a estimé que le rapatriement de ces mineurs doit se faire au cas par cas. Il serait « idéal » que ces personnes retournent dans leurs familles à condition que soit respecté au premier lieu « l’intérêt des mineurs ».
Enfin, la section espagnole de l’UNICEF rappelle que lorsqu’un mineur marocain non accompagné, émigre vers un autre pays, la convention des droits de l’Enfant prévoit la prise en considération de l’avis du mineur sur le retour chez sa famille.
L’objectif prioritaire, comme le stipule la convention, demeure l’intérêt du mineur et sa protection par le biais de la prévention, a indiqué le porte-parole de cette organisation mondiale, M. José Juan Ortiz, dans une déclaration à l’agence Europa Press.
Une des actions de protection de ces mineurs est, bien entendu, l’adaptation des politiques de coopération internationale spécifiques pour les mineurs, a-t-il dit. « La convention établit comme mesure prioritaire le regroupement familial. C’est dans ce processus que doivent se déployer les efforts conjoints des deux administrations pour garantir le retour du mineur dans sa famille », a noté M. Ortiz.
Lorsqu’un mineur émigre, la responsabilité relève de la compétence du gouvernement du pays d’accueil, a-t-il remarqué. « Nous souhaitons qu’il y ait une collaboration entre les deux pays pour protéger le mineur et engager des politiques de coopération en Espagne et d’action sociale au Maroc », a dit M. Ortiz.
La convention des droits de l’Enfant dispose d’instruments pour mener efficacement ces procédures, a-t-il conclu. (MAP)
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