Vous avez passé quelques années en Inde. Partie pour étudier la culture indoue, vous êtes restée là-bas et vous vous lancez dans le cinéma indou. Maintenant vous revenez au Maroc, est-ce un retour ou juste une visite ?
Après cinq années d’éloignement, je suis rentrée au Maroc, depuis le mois de Ramadan, pour me rapprocher du cinéma marocain, je ne dirais ni que c’est un retour ni que c’est une simple visite, moi même je ne sais pas encore. A la base, j’ai été contactée pour participer à un film marocain. D’ailleurs, je remercie le CCM de m’avoir invitée au Festival de Tanger, et tout particulièrement Noureddine Sail et Mohamed Bakrim. Sans oublier Kamal Kamal qui m’a conseillée d’assister au Festival pour mieux approcher le cinéma marocain et la mentalité des cinéastes marocains.
Quel a été votre constat lors du Festival ? Y avez-vous trouvé une motivation ?
J’ai été séduite par le développement du domaine cinématographique marocain. Lors du Festival, j’ai rencontré tous les artistes et j’ai même eu des propositions pour des films. Mais rien n’est encore fait, je suis toujours en phase de réflexion. Dans le cadre du festival, j’ai tout particulièrement admiré « Real Premonition » d’Ahmed Ziad, « Les anges de Satan » d’Ahmed Boulane et « Heaven’s Doors » de Souheil et Imad Noury. Je me suis liée d’amitié avec certains artistes, je pense d’ailleurs qu’ils sont très doués et qu’une carrière riche est devant eux. Il s’agit de Rim Chmaou, Hicham El Ouali et Rabii El Kati.
Et pour ce qui est des projets, en avez-vous ?
La première sera de redevenir « marocaine » à part entière. Je me suis beaucoup inspirée de la vie indoue, maintenant il faudra que je me réadapte. Je voudrais tellement me voir dans le rôle de la fille marocaine que je n’ai jamais joué.
Exercez-vous d’autres activités en parallèle ?
En fait, j’écris des scénarios. Cela me passionne. Jusqu’ici j’en ai écrit deux, que je projette de traduire puis de les monter en films. Ce qui est important pour moi c’est que j’espère pouvoir les confier à de jeunes réalisateurs.
Vous seriez prête à travailler avec des réalisateurs sans expérience ?
Sans aucun doute. Je crois en le fait qu’il faut leur donner une chance. Et comme on m’a donné ma chance, je ne cesserai de croire qu’il faut que j’épaule à mon tour les jeunes talents.
Pourrait-on avoir une idée sur les films que vous souhaitez faire ?
Ma devise est de faire passer un message positif du Maroc. Notre pays n’est pas seulement fait de désert et de chameaux, il est également une terre fertile, d’amour et de bonté, il nous faut des films qui font connaître au monde entier le vrai Maroc et les vrais Marocains, au-delà de tous les préjugés.
Aujourd’hui le Maroc - Meriem Allam