
Abderrahmane Mejdoubi, président de l’Association nationale des éleveurs d’ovins et de caprins (ANOC), dément les rumeurs selon lesquelles le cheptel national en ovins et caprins serait « très en deçà » de la demande pour l’Aïd Al-Adha 2025.
Quand Mohammed Halhoul ne vend pas des tissus et des vêtements dans sa petite boutique familiale du Raval, un quartier populaire de Barcelone, il est porte-parole du Conseil islamique. Une association qui n’existe qu’en Catalogne, gérée par dix-neuf membres, imams ou coordinateurs musulmans.
Son objectif : être pour l’administration catalane un interlocuteur privilégié auprès de la communauté musulmane, former les imams, fédérer les salles de prière, unifier les fêtes religieuses, adapter l’islam d’un pays musulman à un pays non musulman et surtout, argument choc : "Faire du catalan notre langue officielle".
Dès la fondation du Conseil islamique, en 2000, le gouvernement de Catalogne a compris sa chance. La réussite économique de la région fait d’elle un creuset de l’immigration en Espagne (21 % d’étrangers) et les Marocains représentent de loin la communauté la plus importante (19 % des étrangers). Selon Mohammed Halhoul - lui-même né à Tanger, arrivé en Espagne en 1990 -, 90 % des imams sont marocains.
Les quelques autres viennent du reste de l’Afrique ou du Pakistan. Cent soixante-dix salles de prière sont recensées en Catalogne. Pour propager la connaissance de ce qui tient le plus à coeur aux Catalans, leur langue, le Conseil islamique représente un vecteur de choix.
La direction générale des affaires religieuses du gouvernement de Catalogne, longtemps sous la coupe de Convergence et Union (coalition de deux partis nationalistes de centre droit), avant d’être dirigée par l’actuelle coalition tripartite de gauche "catalaniste et progressiste", a signé dès 2003 des conventions avec le Conseil islamique.
Celui-ci s’engage, outre son rôle de médiateur, à rédiger ses publications en catalan et à former les imams à l’histoire de la société catalane, à l’administration et aux lois, à la langue (en plus des cours de recyclage en arabe classique). En 2007, soixante-cinq imams de Catalogne sont venus à Barcelone suivre ces cours, deux semaines par trimestre.
Le Conseil islamique se donne aussi pour tâche d’apaiser les relations, relativement nouvelles en Espagne, entre étrangers musulmans et autochtones catholiques.
La construction de mosquées est souvent au coeur de conflits de voisinage. Il en existe quatre en Espagne, encore aucune en Catalogne.
Source : Le Monde - Marion Van Renterghem
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