Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.
Convoqué par la justice marocaine dans le cadre de l’instruction par le juge Jamal Serhane de l’affaire Slimani-Laâfora, Hicham Basri est toujours à l’étranger. Il est d’ailleurs le seul de toute la famille de l’ex-ministre de l’Intérieur à faire l’objet d’une convocation pour comparaître devant le juge, à titre de témoin.
Installé pour le moment à Paris où il s’est payé un luxueux appartement, Hicham Basri a quitté le Maroc après que la presse nationale a commencé à le citer dans l’affaire de Bouznika Bay, ce qui l’ a rendu furieux et allergique aux critiques. Son départ en France a été facilité par le Palais après intervention de son père auprès de certains milieux proches du Roi. Il a décidé de ne plus remettre les pieds au pays.
De tous les fils de Driss Basri, Hicham, 38 ans, célibataire est le plus choyé, plutôt le plus gâté. Son père, qui ne l’a pas vu grandir, à cause de ses nombreuses responsabilités au ministère de l’Intérieur, a cédé à tous les caprices de son fils aîné à qui il ne refusait rien. Hicham est surtout attaché à sa mère, Fatiha, qui a insisté auprès de son mari pour que leur enfant, que l’on dit très réservé, à la limite de la timidité, puisse assurer son avenir. C’est ainsi que Hicham, âgé à peine de 23 ans, se lance dans les affaires avec la bénédiction de son papa et ses proches. Mais avant cela, Driss Basri propose à son fils aîné de faire une grande école de commerce marocaine pour acquérir les bases de la gestion et des affaires. En 1987, à l’âge de 20 ans, il fait son entrée à l’ISCAE (Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises) d’où il est sorti lauréat en 1991. Ses anciens camarades de classe le décrivent comme un étudiant peu travailleur, mais déterminé à décrocher son diplôme. Il venait souvent à l’école à bord d’une luxueuse voiture conduite par un chauffeur. À la quatrième année, alors qu’il est au terme de sa scolarité à l’ISCAE, son père lui a proposé de monter une entreprise pour s’initier aux affaires auxquelles il commençait à prendre goût. Juste après l’ISCAE, il est parti au Japon pour faire un stage professionnel qui s’est révélé profitable.
Début des années 90, Ave Phone était la première société qu’il a montée, en association à parts égales avec Mounir Belmaâchi un homme dont les qualités de gestion et de conduite des affaires sont appréciées par tous. Spécialisée dans les télécommunications, la société a prospéré en quelques années de façon vertigineuse. De toutes les affaires réalisées par Hicham, seule Ave Phone a survécu à la tempête que traverse aujourd’hui la famille Basri. Presque toutes les autres affaires ont disparu, dont la plus connue est la société Consolidaire, montée avec le fameux Abderrahim Qanir. Dénommée SCTP (Société Consolidaire des travaux publics), cette entreprise accaparait tous les marchés de l’ancienne CUC (Communauté urbaine de Casablanca). D’autres sociétés sont arrivées par la suite : entre autres MILD, spécialisée dans la promotion des centres de loisirs, et Capri, promotrice du célèbre projet immobilier Bouznika Bay. À à peine trente ans, Hicham est devenu milliardaire.
Ce privilège, il le montre souvent, de manière ostentatoire, avec des réceptions somptueuses, ou à bord de voitures de luxe. Aujourd’hui, dans le Paris cossu, le fils aîné de Driss Basri écoule des jours heureux, mais ce qui l’attend au Maroc devrait l’inquiéter sérieusement.
Aïssa Amourag - Maroc Hebdo
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