
Meurtres d’Imlil : suicide d’un des condamnés à mort
L’un des hommes condamnés à la peine capitale pour les meurtres d’Imlil, s’est pendu mardi matin dans sa cellule. Il était détenu à la prison locale d’Oujda.
Les parents et les frères et soeurs de Yanis - Marie Gréco / France Télévisions
Après le suicide de Yanis, 17 ans, le 30 mars dernier, suite à la libération de son agresseur, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a appelé à modifier la loi et à renforcer l’accompagnement des victimes.
Dans un communiqué de presse publié vendredi 18 avril, la Ciivise a affirmé que « le suicide de Yanis est un drame qui signe l’échec d’un système à protéger les victimes de violences sexuelles », et appelé à modifier la loi et à renforcer l’accompagnement des victimes. Résident à Thyez, en Haute-Savoie, ce jeune homme d’origine marocaine s’est donné la mort après avoir appris que l’homme qui l’avait agressé sexuellement lorsqu’il avait 12 ans, a été remis en liberté. La famille de Yanis est sous le choc. Elle aurait préféré être informée de la liberté anticipée de l’agresseur de l’adolescent. « Je l’ai appris par inadvertance, en discutant avec une connaissance qui l’a croisé. Ça a été un choc », confiait début avril auprès de France 3 Alpes Farid, le père de Yanis.
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« Aujourd’hui, même si de nombreux magistrats informent les victimes de la libération de leur agresseur, ce n’est pas encore une obligation. C’est à la victime ou à son avocat d’en faire la demande lors de l’audience », explique la Ciivise. Et d’ajouter : « Il faut inverser le processus et unifier les pratiques dans toutes les juridictions. […] La Ciivise appelle donc à faire évoluer la loi pour rendre obligatoire et systématique l’information des victimes de violences sexuelles en cas de remise en liberté de leur agresseur ». Selon la législation en vigueur en France, seules les victimes de violences conjugales sont obligatoirement informées de la libération du conjoint violent.
La Ciivise appelle aussi à renforcer l’accompagnement des victimes. « Conformément aux engagements récents du gouvernement sur la garantie pour les victimes d’avoir accès à des soins spécialisés en psychotrauma, la Ciivise demande qu’un calendrier, des objectifs chiffrés et des moyens dédiés soient assortis à cet objectif. L’accompagnement des personnes victimes est un objectif de santé publique autant que de justice », plaide la Commission dans sa note.
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Pour sa part, Steffy Alexandrian, fondatrice et présidente de l’association Carl qui accompagne les enfants victimes de violences sexuelles et intrafamiliales, dit « regretter une forme d’instrumentalisation » dans la réaction de la Ciivise. « Nous n’avons pas attendu leur prise de parole pour alerter sur la nécessité de faire évoluer la loi, ni pour travailler activement à une proposition, en lien avec plusieurs parlementaires », a-t-elle déclaré. « En de telles circonstances, l’heure n’est pas à la communication, mais au travail de fond, discret mais essentiel », a indiqué la militante, assurant que la ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la jeunesse et des familles Sarah El Haïry « est pleinement mobilisée sur ces enjeux ». Elle s’active pour le vote d’une loi afin que « tous les mineurs victimes d’infractions sexuelles soient systématiquement prévenus avant la sortie de prison de leur agresseur ».
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