Débuté le 12 mars au Maroc, le ramadan, l’un des cinq piliers de l’islam, se profile pour de millions de Marocains. Quand aura lieu l’Aïd El Fitr cette année ?
Hamza Fassi Firhi est président des jeunes CDH. Il sera l’un des animateurs de l’opération « Génération humaniste » que lancera prochainement le parti de Joëlle Milquet. Né au Maroc, il est le symbole d’une génération d’immigrés qui a su parfaitement s’intégrer, mais qui conserve d’évidents liens avec sa communauté et son pays d’origine.
À 27 ans, il est titulaire d’une licence en Communications obtenue à l’UCL, d’un diplôme en économie pure et en politique internationale à l’ULB. Correspondant pour deux journaux marocains (« L’Opinion » et « L’Économiste »), il collabore aussi à des magazines d’actualité sur l’Union européenne. Il exerce encore des consultances ici et là dont une qui prévoit l’échange de journalistes entre la Belgique et le Maroc.
L’opération « Génération humaniste » lancée par le CDH, c’est une opération électoraliste...
Oui et non. Oui, parce que c’est le propre d’un parti de s’intéresser aux gens, de chercher à les toucher. Non, car il ne s’agit pas de faire du marketing politique et de dire : on est là. Derrière cette opération, il y a du fond, un programme, des idées qui visent à toucher les 0-25 ans. On va sillonner toute la Communauté française avec un bus pour aller à la rencontre des jeunes, leur distribuer des questionnaires et connaître leurs attentes très concrètes en matière de crédit, d’assurance-auto, de logement, d’enseignement, d’emploi...
On dit que la politique n’intéresse plus les jeunes...
L’opération va démontrer que la génération humaniste n’est pas celle qu’on montre en général. On n’est pas une génération de jeunes désabusés, sans repères. On est lucide. L’humanisme est un concept qui doit faire rêver comme le socialisme et le libéralisme l’ont été en leur temps.
Vous êtes pour ou contre le port du voile ?
Il ne faut pas poser le débat en ces termes : pour ou contre. Que représente le voile ? Il y a trois manières de porter le voile. Certaines filles portent le voile par pure foi : c’est très respectable. Il ne faut pas leur interdire. Pour les deux autres manières de porter le voile, il peut y avoir débat. Des jeunes filles, pas très nombreuses mais il y en a, portent le voile par obligation. Leurs parents font partie de la première génération qui a du mal à s’adapter et considère que le voile, c’est une manière d’affirmer une identité. Ils ne se sentent ni Belges, ni Marocains. Troisième catégorie : des jeunes filles portent le voile pour ne pas se faire insulter par les jeunes garçons de leur quartier. Elles le portent le matin et le soir, mais l’enlèvent à l’école. Cela ne sert à rien de l’interdire à l’école, cela ne changera pas le problème.
Pourquoi y a-t-il une pression sociale de cet ordre-là ?
La Communauté d’origine musulmane ne se sent pas toujours reconnue comme une communauté belge à part entière. Les solutions ? Elles passent par des actions très concrètes comme la lutte contre les discriminations à l’embauche, l’accès au logement, aux études. Si ces questions-là se résolvent, il n’y aura plus de problème dans dix ans. Mais aujourd’hui, on n’en est pas là. On nous regarde toujours autrement. Il y a une méfiance a priori qui freine l’intégration. Quand j’ai été engagé dans une radio privée en Belgique, lors de l’entretien d’embauche, on m’a demandé si j’étais musulman, croyant, pratiquant et si cela me posait problème de travailler avec des femmes journalistes ! Cela m’avait choqué. Moi qui suis passé par Saint-Michel, l’UCL, l’ULB - qui sont quand même des lieux de socialisation qui permettent de mieux se faire accepter que si l’on est passé dans des écoles ghettos de Molenbeek -, on me pose quand même cette question. Que doivent vivre des gens qui n’ont pas eu mon parcours ?
Source : la libre Belgique
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