À 39 ans, le chanteur marocain Abdelhafid Douzi pourrait rapidement tirer un trait sur sa carrière musicale. Il a par ailleurs annoncé qu’il se retirait du jury de l’émission « Star Light », dédiée à la découverte de talents musicaux.
La chanteuse marocaine Hajar Adnane avait attiré l’attention du Maghreb en 2007 avec son triomphe lors de la première édition de la Star Academy de la région. Des problèmes survenus par la suite avec les organisateurs de cette émission l’avaient tenue éloignée de la scène, au grand regret de ses admirateurs.
Dans un entretien avec Magharebia, la jeune star parle de ses nouvelles chansons et de la manière dont elle voit le rôle de la musique dans la société du Maghreb.
Parlez-nous de vos nouveaux projets.
Il y a une chanson marocaine, "La Tgol Aayet", que l’on entend sur différentes radios. Je suis également sur le point de lancer un nouveau projet : une chanson intitulée "Ya Salam", écrite par le compositeur Ali Hadani, aujourd’hui décédé, sur une musique composée par Jamal Al Amjad.
Pourquoi avoir choisi de rester essentiellement marocaine pour vos débuts dans la chanson ?
Je l’ai fait sciemment, parce que je souhaite faire connaître mon répertoire musical avec des chansons marocaines originales auxquelles je pourrais associer mon nom, un peu comme la "Fiancée de la chanson marocaine", la chanteuse Naima Samih, dont le nom est liée à une chanson appelée "Yak Ajarhi".
Je ne cherche pas à me faire connaître rapidement. Je préfère faire connaître mon nom et mon expérience de manière solide. De plus, le public marocain est aujourd’hui favorable au renouveau de la chanson marocaine originale.
Pourquoi ne parlons-nous pas de votre participation à la Star Academy Maghreb ? Quelle impression cette expérience vous a-t-elle laissée ?
Ce fut une expérience assez riche. Je pense que le plus gros avantage que j’en ai retiré a été l’amour de mon public, qui m’a soutenue et conduite à la victoire. J’ai pu me faire connaître dans les pays du Maghreb arabe et dans certains pays du Golfe, ainsi qu’au Moyen-Orient. J’ai également eu la chance de connaître quelques grands artistes, ce qui a été un grand honneur pour moi.
Mais la chose la plus importante dans cette émission a été de pouvoir contribuer au renouveau de la chanson du Maghreb. Nous l’avons présentée de manière sublime. Nos frères tunisiens, algériens et libyens connaissent désormais des chansons marocaines, telles que "Aalach Ya Ghazaly" et d’autres. La même chose s’est produite pour le public marocain, qui a pu mieux connaître les chansons originales tunisiennes, algériennes et libyennes. Nous avons pu ouvrir les frontières de l’art du Maghreb.
Que dire des problèmes que vous avez connus avec le groupe Karoui ?
Il n’y a plus de problème. Je n’ai rien à faire avec le groupe Karoui et plus aucun contrat ne me lie à lui. Je suis désormais libre de traiter avec n’importe quelle entité et n’importe quel producteur. En d’autres termes, le groupe Karoui n’a rien à voir avec mes affaires. C’est terminé.
Il existe de nombreux jeunes groupes chantant la paix, la coexistence et l’ouverture. Est-ce en réaction au phénomène de l’extrémisme et de la violence que nous connaissons ?
Bien sûr. L’art reste un message noble que nous envoyons aux gens et aux responsables. Certaines personnes mènent leur combat avec un crayon ; d’autres avec l’art, comme moyen essentiel d’expression et de résolution des problèmes auxquels doivent faire face le monde arabe et la communauté internationale. C’est également un moyen de mieux sensibiliser les gens.
Quant aux jeunes et aux adolescents, l’art et la musique représentent la manière la plus efficace de leur faire passer ce qu’ils doivent exiger et les conditions dans lesquelles ils doivent vivre. Une forte proportion des jeunes est plus intéressée par l’art que par la politique, les informations ou les journaux. Toutefois, je pense que nous devrions nous fonder sur la morale et le respect comme moyen de sensibiliser, contrairement à certains groupes qui profitent du phénomène du hip-hop et du rap pour faire passer des mots obscènes et offensants. Je suis favorable à l’art dans sa dimension noble, celle qui parle en faveur de la paix, de la coexistence, des droits des femmes et des enfants, et de l’ensemble des problèmes liés à l’Homme.
Source : Magharebia - Imane Belhaj
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