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Un jeune guinéen s’est retrouvé en prison au Maroc pour trafic de migrants, alors qu’il a tenté l’immigration avec des Mauritaniens. Sa famille et l’association marocaine des droits humains appellent la Guinée à intervenir afin qu’il recouvre sa liberté.
Moussa Camara était parti de la Guinée pour concrétiser son rêve, celui de rallier l’Espagne via le Maroc. Un rêve éphémère. Après un séjour chez sa sœur en Mauritanie, il se rend au Maroc. Il monte dans une embarcation de fortune avec des Mauritaniens et d’autres Africains. En tout, 53 passagers. Les choses ne passent pas comme prévu. La police marocaine les interpelle. Ils seront placés en détention préventive.
« À Nador, la police les a arrêtés. Dans le lot, il y avait 8 mauritaniens, un Guinéen qui est Moussa Camara, et d’autres nationalités. Du coup, on nous informe que nos compatriotes sont en prison, on contacte l’ambassade de la Mauritanie au Maroc qui est partie immédiatement libérer nos frères pour les rapatrier directement vers la Mauritanie », raconte à Africaguinee Mohamed Sokhona, beau-frère de Moussa Camara. Les choses vont rapidement se compliquer pour le migrant guinéen. « Moussa Camara est resté en prison jusqu’à ce qu’il soit condamné pour des faits qu’il n’a pas commis », confie-t-il.
Le prévenu a écopé d’une peine de 10 ans de prison ferme. M. Sokhona dit avoir mené des démarches pour sa libération. Sans succès. « J’ai pris un visa à l’ambassade du Maroc ici en Angola pour aller voir la situation de Moussa. (…) J’ai demandé à l’ambassade de me faire un papier afin que je puisse aller libérer Moussa, elle n’a pas voulu. C’était impossible. J’ai tenté d’aller seul, on me dit que ce n’est pas possible parce que je n’ai pas le même nom de famille que Moussa, et qu’on n’est même pas de la même nationalité », détaille-t-il.
« En tant qu’association de défense des droits humains, nous avons constaté des violations graves dans la procédure de jugement de Moussa : lors de son arrestation, les PV de police étaient établis en arabe sans aucune traduction, devant le juge, le traducteur n’était présent que lorsque le verdict a été prononcé », dénonce Oumar Naji, vice-président de l’association marocaine des droits humains-section Nador, soulignant que le migrant guinéen a été condamné en tant passeur, ce qu’il n’est pas. Tous appellent les autorités guinéennes à œuvrer pour la libération de Moussa.
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