Grande-Synthe : le fondateur de la mosquée Al Houda encourt trois ans de prison

10 décembre 2022 - 07h00 - France - Ecrit par : S.A

Poursuivi pour détournements de fonds à des fins personnelles à travers les deux associations Maison du savoir et Association fraternelle du quartier Saint-Jacques, le fondateur de la mosquée Al Houda, à Grande-Synthe (Nord de la France) encourt trois ans de prison. Sa sœur risque, elle, 18 mois de prison. Le verdict est attendu le 6 février 2022.

Sale temps pour Amirouche O., 47 ans, jugé pour « abus de confiance », « blanchiment de fraude fiscale » et « escroquerie aux prestations sociales », suite à une enquête préliminaire portant sur le financement de deux biens immobiliers. Selon le parquet, les services fiscaux ont signalé en avril 2021 qu’il avait, sous le statut de l’Association fraternelle du quartier Saint-Jacques, acquis à son nom un immeuble, avenue de Petite-Synthe, pour un total de 210 000 €, alors qu’il vit du RSA et des allocations familiales depuis 2011, rapporte La Voix du Nord. Sous-loué à un garagiste, l’immeuble censé abriter la Maison du savoir, une association de soutien scolaire lui rapportait des loyers mensuels, mais Amirouche a déclaré « aux impôts zéro euro de revenu depuis des années ».

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Amirouche et sa sœur Fatiha, 49 ans, présidente de « Maisons de savoir » avaient été interpellés en mai 2022. Lors des perquisitions au sein des locaux, les enquêteurs avaient constaté « la présence d’une école », qui « fait l’objet d’une enquête incidente », pour « ouverture d’un établissement d’enseignement privé sans autorisation », avait fait savoir le parquet. Outre les détournements de fonds à des fins personnelles, il est également reproché au fondateur de la mosquée Al Houda, le blanchiment d’argent (330 000 € traçables ont été blanchis), une fraude aux prestations sociales, l’ouverture et la direction d’un établissement scolaire sans autorisation, du travail dissimulé, un refus de fermer un établissement malgré une mise en demeure.

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Le parquet requiert trois ans de prison dont deux ans ferme, avec un mandat de dépôt à délai différé contre Amirouche. A cela s’ajoutent l’obligation de rembourser les parties civiles, la confiscation de ses deux biens immobiliers et de toutes les sommes saisies, en liquide et sur ses comptes bancaires. Le Département du Nord, chargé du versement du RSA, réclame une somme de 19 000 €, tandis que la CAF lui réclame un total de 31 000 € pour les prestations indûment versées. Une peine de dix-huit mois de prison avec sursis a été requise contre Fatiha, sa sœur, prête-nom de la Maison du savoir.

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