L’affaire Rachid M’Barki du nom de l’ex-présentateur franco-marocain du journal de la nuit de BFMTV, mis en examen pour « corruption passive » et « abus de confiance » n’a pas fini de livrer tous ses secrets.
Le fameux Plan gouvernemental de lutte contre la corruption piétine et les exemples ne manquent pas pour le prouver, à l’instar de l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) qui n’a pas encore vu le jour, en dépit de la publication du décret relatif à sa création il y a plus d’une année.
Préoccupée par ce retard « injustifié », l’Association marocaine de lutte contre la corruption, Transparency Maroc, appelle à l’activation de l’instance. C’est l’objet de l’atelier de réflexion tenu samedi, auquel furent conviées toutes les parties concernées, représentants de départements ministériels, organismes professionnels et ONG.
La présentation du contenu du décret régissant l’ICPC, l’analyse de ses limites, ainsi que sa comparaison avec les expériences internationales en la matière étaient à l’ordre du jour. Des perspectives de travail et priorités d’action ont été également proposées par les participants, qui, dans leur quasi totalité, ont vivement appelé avec « urgence » à la mise en place de l’ICPC, d’autant plus que la situation du pays en matière de corruption reste endémique.
Instituée auprès du Premier ministre, l’ICPC, est chargée de coordonner et superviser les politiques de prévention de la corruption et veiller au suivi d’exécution, en plus de la collecte et publication des informations dans le domaine. Elle est composée de 43 membres issus de départements ministériels, organismes professionnels, syndicats, associations et personnalités de la société civile et des chercheurs. L’ICPC est dirigée par une commission exécutive de 9 membres.
Après la publication du décret de sa création en mars 2007, les départements et associations membres avaient été invités par le Premier ministre sortant Driss Jettou à nommer leurs représentants au sein de l’ICPC dans l’objectif d’installer l’instance avant le départ de son gouvernement. Mais cette mise en place n’aura jamais lieu et piétine toujours. L’opinion publique ignore les raisons de ce retard en contradiction avec les annonces affichées par le gouvernement en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption.
Ce retard n’est pas pour plaire aux participants à la rencontre initiée par Transparency Maroc, qui ont demandé aux pouvoirs publics d’assumer les responsabilités qui leur sont dévolues par la loi et concrétiser les engagements pris par le pays qui, en janvier dernier, a ratifié la Convention onusienne contre la corruption. Ce document international engage le pays, entre autres, à mettre en place une instance en charge de lutte contre la corruption.
Mais ce « nouveau né n’est pas encore né » regrette une participante à l’atelier de samedi.
Source : Al Bayane - Mustapha Znaidi
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