Les Marocains ayant l’habitude de commander via Jumia Food devront dorénavant se diriger vers un concurrent. L’entreprise vient d’annoncer la fin de son service au Maroc.
Goodyear met la clé sous le paillasson. La décision de liquidation a été prise en assemblée générale extraordinaire, jeudi dernier. Une semaine auparavant, soit le 29 décembre 2006, une note du gendarme de la Bourse américaine, SEC (Securities and Exchange Commission), annonçait déjà la liquidation de la filiale marocaine du troisième fabricant mondial du pneumatique.
Quid des effectifs ? 240 personnes sur les 350 employés que compte l’entreprise ont déjà bénéficié d’une indemnité forfaitaire « qui dépasse celle prévue par le code du travail », affirme-t-on au ministère de l’Emploi. Le département de Mansouri se dit satisfait de la procédure et souligne que celle-ci s’est faite conformément à la législation.
A l’UMT, on ne semble pourtant pas d’accord : « Les indemnités proposées par la direction de Goodyear sont en moyenne 40% en dessous de la réglementation du travail, ce qu’avait déjà proposé le plan de restructuration et nous n’en sommes pas satisfaits », affirme le responsable du dossier.
Une réunion avec la direction de l’entreprise est prévue demain mercredi et les syndicalistes comptent bien revoir à la hausse les indemnités de départ pour la centaine de salariés restante.
Christian Billaut, administrateur directeur général de Goodyear, affirme, pour sa part, que « tout sera réglé à l’amiable » avec l’ensemble du personnel.
La fermeture de Goodyear devrait permettre au géant américain des pneumatiques d’économiser environ 10 millions de dollars (85,5 millions de DH) par an, selon la SEC. Elle coûtera près de 28 millions de dollars (239 millions de DH) dont 16 millions ( près de 136 millions de DH) pour différentes charges et paiements aux actionnaires minoritaires. Ces montants seront comptabilisés au titre du quatrième trimestre 2006, toujours selon la SEC.
Pour rappel, Goodyear Maroc, qui vivait pratiquement en chômage technique depuis 2005, avait mis en place un plan de restructuration.
Il faut dire que le secteur est sinistré et nous avons encore en mémoire le feuilleton de General Tire Maroc, l’ex-filiale du géant allemand du pneumatique, Continental, mise en faillite depuis six ans. Celle-ci vient d’être sauvée in extremis par la société Deveco-Souss, appartenant à la famille Aït Mzal.
Le plan proposé par Goodyear n’avait pas gagné l’adhésion de tous les salariés. Il prévoyait notamment des départs volontaires et une réduction d’effectif d’au moins 150 personnes. Goodyear avait bénéficié en parallèle d’un plan de soutien de la part de l’Etat qui avait consisté en un réaménagement des droits de douane. Les déboires du groupe ne concernent pas que le Maroc.
L’enseigne connaît aussi des difficultés au niveau international. Elle a d’ailleurs procédé, la semaine dernière, à la reconversion de son usine à Valleyfield au Québec en centre de mixage de composants utilisés à la fabrication pneumatique. Celle-ci s’est traduite par la suppression de quelque 800 emplois sur les 1.000 que comptait l’usine.
L’Economiste - Amine Boushaba
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