Le gouvernement d’Aziz Akhannouch a déposé au Parlement samedi le projet de loi de finances pour 2025. Les mesures fiscales proposées visent à simplifier les procédures douanières et à intensifier la lutte contre la fraude.
"Les autorités locales de la Préfecture de Casablanca-Anfa ont procédé le 29 juillet 2002 à l’interpellation de deux femmes, en possession de photocopies de carte d’identité nationale appartenant à des citoyennes au niveau d’un quartier populaire relevant de la commune urbaine de Moulay Youssef", ont indiqué les services de l’administration locale.
Avant de préciser que"cette interpellation fait suite aux investigations menées depuis quelques semaines sur l’existence d’un réseau de rabatteurs s’activant auprès des citoyens, particulièrement au sein des couches défavorisées dans l’objectif de préparer le terrain à des tentatives de corruption à des fins électorales".
Les mises en cause ont été immédiatement présentées aux services compétents de la préfecture de police de Casablanca en vue d’approfondir l’enquête, de déterminer les responsabilités et d’identifier les commanditaires.
Selon la préfecture : "Il y a lieu de rappeler que les autorités locales et les services de sécurité, sensibilisés à maintes reprises pour observer une vigilance extrême en l’objet, demeureront mobilisés afin de détecter et de réprimer sévèrement et à temps, toute tentative de nature à porter atteinte à la crédibilité et à la transparence des échéances électorales à venir, conformément aux directives des pouvoirs publics en la matière".
Interrogé par "Libération", le wali de Casablanca, Driss Benhima a estimé que derrière le cas de ces personnes appréhendées, "il est clair qu’il se profile une tendance inquiétante chez des individus, vieux routiers de la fraude électorale, qui ont l’intention d’utiliser les mêmes méthodes délictueuses du passé". M. Benhima fait état d’indices et de fortes présomptions indiquant le recours de nombreux candidats potentiels à des moyens et des agissements contraires à l’éthique et aux dispositions légales régissant des élections libres et une compétition loyale.
Il est en effet, de plus en plus notable, que des individus, et des groupes s’activent, notamment dans les milieux populaires, à coups de moyens municipaux pour acheter le vote des citoyens.
Les Casablancais observent par exemple que des fontaines "poussent" miraculeusement dans plusieurs quartiers, des lots de produits alimentaires sont subitement mis à la disposition des nécessiteux, etc.
Le wali de Casablanca qui semble être très au fait de ces manoeuvres électoralistes résume la situation : "Ces affaires sont en train de se développer avec l’usage à la fois de moyens publics et de fonds privés. Dans tous les cas, c’est inacceptable. Parce que d’une part, cela enfreint à la fois la loi et la morale électorales, et porte atteinte à la crédibilité des élections, donc aux institutions démocratiques du pays. D’autre part, si ce phénomène venait à se développer, il pénaliserait les partis et les candidats sérieux. En ce sens que s’ils sont acculés à suivre la dérive de la fraude, ce serait la catastrophe, sinon, ils seraient les victimes d’une compétition déloyale, d’un combat inégal perdu d’avance. Résultat : ce serait la défaite de la démocratie ».
Dans ce premier cas révélé à Casablanca-Anfa, les femmes arrêtées accusent un ancien président de commune destitué, grand nomade politicard devant l’éternel, aujourd’hui protégé d’un « nouveau parti ». Le wali a refusé d’en révéler l’identité, mais la presse l’a déjà plusieurs fois mentionné. Maintenant, que peut faire la police ? Si l’on ose dire. Pour M. Benhima, les autorités doivent donner l’exemple. Etre intransigeantes sur les cas de fraude, d’usage d’argent, d’utilisation des moyens publics dans la campagne électorale. S’il est évident que le flagrant délit est parfois difficile à établir, l’idée est de traduire les contrevenants devant la justice, d’alerter l’opinion publique, et de sanctionner sévèrement quand cela est nécessaire. En tout cas, le wali de Casablanca affirme que « [lui-même> et ses services seraient intraitables ». Pour le reste, M. Benhima estime que c’est aux partis politiques de faire le ménage et de chasser les brebis galeuses. Vaste programme, M. le Wali !
Source : Liberation
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