Le Maroc va bientôt doter son armée de l’air de cinq hélicoptères H135 qui remplaceront l’AB206 pour la formation des pilotes dans les missions de transport, de recherche et de sauvetage.
Contrôles d’identité abusifs, interpellations musclées, injures racistes, placements en garde à vue non motivés... Trois associations de défense des libertés publiques ont publié, lundi 8 juillet, un rapport accablant pour les forces de l’ordre. Elles estiment que, dans certains quartiers, "on fait naître des émeutes là où il ne se passait rien" et s’inquiétant " des risques d’escalade".
Cette analyse résulte d’une enquête menée en commun par la Ligue des droits de l’homme (LDH), le Syndicat des avocats de France (SAF) et le Syndicat de la magistrature (SM). Les trois organisations ont examiné "le comportement des policiers à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), Poissy (Yvelines) et Paris 20e" entre novembre et décembre 2001, sous la houlette d’Aïda Chouk (magistrat), Laurence Gillet (avocate), Antoine Spire, (journaliste) et Emmanuel Terray (professeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales).
Le samedi 17 novembre 2001, dans le quartier de la Coudraie, à Poissy, les forces de l’ordre interpellent S., 22 ans, à l’entrée de son immeuble, constatent les militants. Selon un témoin, "un policier le saisit par le col de la veste, puis le jette à terre, le menotte et le roue de coups". Rapidement, les jeunes de la cité interviennent. Ils exigent que S. soit relâché. Des injures fusent, suivies d’une bousculade. Les policiers menacent : "Lundi, on vient tous vous chercher !" S. est emmené au commissariat, où il est placé en garde à vue pendant quarante-huit heures, avant d’être relâché. Le lundi, les gardiens de la paix reviennent. De nouveau, des injures, des coups et puis, finalement, l’arrestation de trois jeunes, incarcérés, puis jugés en comparution immédiate le 21 novembre pour "rébellion en réunion". L’un écope d’un an de prison, dont six mois ferme ; les deux autres de six mois de prison, dont deux avec sursis.
Quelques jours plus tard, le 13 décembre, des événements similaires se produisent à Châtenay-Malabry (Le Monde du 20 mars), puis dans le 20e arrondissement de Paris, le 27 décembre. Chaque fois, un contrôle d’identité qui dégénère, des interpellations pour "rébellion en réunion" et des condamnations : deux à trois mois de prison avec sursis à Châtenay-Malabry et 180 heures de travaux d’intérêt général à Paris. Chaque fois aussi, des coups, des fouilles -"illégales" dans le cadre d’un contrôle d’identité préventif, selon les auteurs du rapport - et des injures.
"TENSION EXTRÊME"
L’enquête fait état d’un "climat explosif" compte tenu du caractère répété des contrôles d’identité. A Châtenay-Malabry, un témoin raconte qu’"un jour sur deux la police pratique des contrôles sur toute personne entrant dans la cité ou en sortant". Des contrôles qui "ne sont pas motivés par la volonté d’identifier des délinquants, mais par celle d’instituer un rapport de force entre les institutions et certains individus", selon les enquêteurs de la LDH. Aïda Chouk et Emmanuel Terray, témoins d’un contrôle de police à Poissy, confient avoir été "frappés par la tension extrême de la situation et la nervosité des fonctionnaires de police". Les enquêteurs notent la "stigmatisation" dont sont victimes les jeunes de certains quartiers, qui vivent ces contrôles à répétition "comme une injure", une "humiliation", voire "une provocation", qui entraîne souvent des réactions, "des violences et les rituelles accusations d’outrages et de rébellions."
L’action des forces de l’ordre serait donc totalement contre-productive, selon les enquêteurs, qui remarquent à quel point "il est frappant de constater combien l’action menée sur le terrain entraîne une aggravation des tensions plutôt que l’inverse", car "ces pratiques, loin de résorber la délinquance, l’augmentent".
Source : lemonde.fr
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