"On ne peut prendre le risque d’une dispersion dans la nature [des djihadistes français. On ne va pas avoir cinquante solutions : soit on va les rapatrier car on considère qu’il vaut mieux qu’ils soient sous contrôle français, soit ils s’évaporeront… Avec les risques que cela suscite", a déclaré Nicole Belloubet dans une interview accordée à Libération. Selon elle, il n’y a d’autre solution que de rapatrier ces djihadistes français en France, et les judiciariser.
Cet avis de la Garde des Sceaux est diversement apprécié. D’un côté, ceux qui le partagent, et de l’autre, ceux qui le rejettent. "Ce que dit Mme Belloubet sur le risque de dispersion [des djihadistes] est vrai", a soutenu Marc Lopez, membre du collectif Familles unies, qui milite pour le rapatriement des djihadistes pour les juger en France et de leurs enfants. D’autant que "depuis le mois d’août, aucune famille n’a de nouvelles des hommes emprisonnés en Syrie".
Pour Marie Dosé, avocate de familles d’enfants et de mères détenus en Syrie, "la Garde des sceaux en appelle enfin à la responsabilité et à la raison et il était temps" car, c’est depuis plus deux ans qu’elle attend cette réaction du gouvernement.
À l’inverse, l’entourage de la ministre de la Justice s’oppose à sa proposition. "Notre position est constante. Nous considérons que les djihadistes doivent être jugés dans les endroits où ils ont commis leurs exactions. C’est pourquoi nous appuyons, avec d’autres États européens, le principe de leur jugement en Irak avec l’ensemble des garanties qui s’imposent", a martelé un proche qui s’est confié à l’AFP.