La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.
Rabat et Paris se doivent d’étudier ensemble les possibilités d’une émigration vers la France dans un cadre professionnel bien établi, a affirmé, mercredi, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taieb Fassi Fihri.
A l’issue d’une entrevue avec le ministre français de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Co-développement, Brice Hortefeux, Fassi Fihri a déclaré à la presse que "l’Europe aura besoin, pour longtemps encore, d’une main d’oeuvre non-européenne, raison pour laquelle la France et le Maroc se doivent d’étudier ensemble les possibilités d’une émigration vers la France dans un cadre professionnel bien établi".
Cet entretien, a-t-il dit, est "très intéressant", du fait qu’il s’inscrit "dans la vision globale concernant la question migratoire développée lors de la première réunion euro-africaine sur la migration tenue à Rabat, qui est celle d’une maîtrise et d’un encouragement du flux migratoire dans le cadre des besoins européens évidents".
"Cet entretien a également porté sur la lutte contre l’émigration clandestine qui contient des aspects extrêmement négatifs en termes de sécurité régionale et de lutte contre les réseaux mafieux qui se développent malheureusement sur le continent européen mais aussi dans les pays de réception", a-t-il indiqué.
Il a également été question, a souligné Fassi Fihri, du développement des flux légaux et de la lutte contre les flux clandestins, dans le cadre d’une vision de co-développement "visant à assurer à l’ensemble des Etats africains maghrébins mais aussi subsahariens les moyens d’un développement structuré et structurant".
Pour sa part, le ministre français de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Co-développement a souhaité que l’accueil des étudiants marocains soit mieux organisé et se déroule dans de meilleures conditions, à travers notamment le choix de filières qui puissent déboucher sur une orientation professionnelle.
Le ministre français a ajouté que l’émigration professionnelle doit être utile pour le pays d’origine et le pays d’accueil, soulignant que la France met en place progressivement une nouvelle politique dans ce domaine, qui comprend notamment la délivrance de cartes appelées "compétences et talents".
Ces cartes, a-t-il expliqué, donnent droit à un titre de séjour et un titre de travail pendant 3 ans renouvelable une fois, ajoutant que ces propositions seront examinées par Rabat et Paris.
Hortefeux a en outre souligné "la volonté commune" des deux pays de faciliter les aller retour pour ceux qui doivent se rendre régulièrement en France.
MAP
Ces articles devraient vous intéresser :