La Société nationale de radiodiffusion et de télévision marocaine (SNRT) a annoncé le lancement de quatre nouvelles chaînes sportives, dans la perspective de la Coupe du monde 2030.
Hypersensibilisés à la cause... tant qu’on ne leur demande pas de recruter. Les patrons des stations de radio donnent souvent la même réponse à Amirouche Laïdi, président du club Averroes, qui frappe en ce moment à leurs portes pour les convaincre d’ouvrir leurs micros aux minorités : « Ils veulent qu’on les pousse à plus de volontarisme. Mais clairement, recruter des journalistes aux origines diverses, ce n’est pas leur priorité numéro un ! »
Si le petit écran s’est coloré, notamment avec l’arrivée d’Harry Roselmack au « 20 heures » de TF1, les ondes manquent encore de voix venues d’Orient ou d’Afrique. Ilana Moryoussef (France Info), Maurad (ex-Europe 2), Omar Ouamane (France Culture)... ils sont une douzaine, tout au plus. Alors, le CSA profite de la redistribution actuelle des fréquences pour tancer les responsables d’antenne. « Mais je ne veux pas qu’on retombe dans les nominations gadgets, nous confie Rachid Arhab, nouveau sage, ni qu’on nomme les gens pour leur origine. C’est le piège ! » Pas de discrimination positive donc. Ni de philanthropie. « Recruter des profils variés, ce n’est pas une question de générosité, mais d’efficacité ! Il faut que les radios ressemblent à leurs auditeurs », précise Amirouche Laïdi.
Tout doucement, les lignes bougent néanmoins. RTL compte embaucher à la rentrée des journalistes issus des minorités. Et Radio France, seul groupe à s’être lancé en 2005 dans un ambitieux plan d’action « Diversité », poursuit ses recrutements . « Sur France Culture, je n’ai jamais connu de difficultés en trois ans, témoigne Ali Baddou, présentateur des « Matins » (et ex-compagnon de Mazarine Pingeot). Mais à chaque nomination, j’entends dire dans mon dos que mes origines marocaines ont joué en ma faveur. »
Souvent, les enfants de l’immigration n’ont droit qu’à un prénom sur les ondes, à l’instar de Maurad (Drif), Nagui (Fam) et Mustapha (El Atrassi). « Les rebeus, on n’est que des prénoms, c’est humiliant ! Mais demain, on va devenir le lingot d’or des stations », prédit Maurad. C’est bien possible. Si les boss se décident enfin à respecter l’obligation de diversité, inscrite noir sur blanc dans le cahier des charges.
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