La fresque peinte sur un mur privé rue Hébert à Grenoble, représentant une femme portant un voile rayé, avec une étoile jaune où est inscrit “muslim” suscite de vives réactions de la part d’élus locaux ou du Conseil représentatif des institutions juives de France. Dans la foulée, la région Auvergne-Rhône-Alpes a décidé de retirer ses subventions au festival Street art fest Grenoble Alpes.
La polémique enfle autour de la fresque d’une femme voilée, présente à Grenoble, depuis de plusieurs mois. « En place depuis huit mois, pourquoi la fresque dérange tant aujourd’hui ?, s’interroge Jérôme Catz, fondateur et directeur du festival « Street art fest » dans un communiqué : « Cette œuvre porte un message engagé, effectivement. Le nom de l’œuvre c’est « Bad religion ? », comme si l’artiste demandait si aujourd’hui il y a des personnes qui sont stigmatisées à cause de leur religion. Pour moi, c’est clairement une question d’agenda médiatico-politique, qui curieusement se rapproche de l’élection présidentielle. »
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Jeudi dernier, cette oeuvre du street-artiste Goin a été dégradée : le visage de la femme et l’étoile ont été recouverts de peinture noire, rapporte France Bleu. Dans la foulée, la région Auvergne-Rhône-Alpes a retiré ses subventions (10 000 euros, sur un budget total de 600 000) au festival « Street art fest Grenoble Alpes ». Pourtant, il n’y a aucune corrélation entre ce festival et l’œuvre de l’artiste Goin. « Au-delà du mensonge historique véhiculé, cette provocation artistique aussi inacceptable que dangereuse ne sert que les extrêmes et constitue une incitation à la haine et aux violences », se justifie la région dans un communiqué.
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Le directeur du festival demande à la région de rapporter sa décision : « Toute personne normalement constituée, qui prend une décision sur de fausses informations, revient dessus. Ou alors c’est malhonnête, mais loin de moi l’idée de penser qu’ils sont malhonnêtes, ou bien c’est un prétexte, mais je ne vois pas ce qu’ils pourraient nous reprocher. »