Lors de son allocution aux Mureaux, le Président français avait déclaré que " la structuration du pèlerinage du hajj apportera des financements nécessaires à la formation des imams en France. Nous avons conduit un très gros travail avec l’Arabie saoudite pour réglementer celui-ci ". Cette déclaration, noyée dans le flot contre le "séparatisme islamiste", est le résultat des discussions menées discrètement pendant trois ans, rapporte L’Opinion.
Depuis 2018, Emmanuel Macron et Mohammed ben Salman envisageaient de bâtir " une vraie stratégie commune " autour du pèlerinage des Français à la Mecque. Chaque année, 20 000 à 25 000 personnes entreprennent le grand pèlerinage (hajj) et près de 800 000, le petit pèlerinage (omra). Ce qui constitue une importante source de revenus, à savoir que le prix a augmenté, voire doublé en dix ans.
Le coût du circuit pour ce pèlerinage (l’acquisition du billet d’avion, l’hôtel, le déplacement dans les bus et nuits sous tente) varie entre 5 500 et 7 000 euros, soit 30 à 50% plus cher qu’en Allemagne, en Belgique ou en Angleterre. Un véritable business qui se fait à l’ombre.
" La demande dépasse le quota de visas accordé par le ministère saoudien du pèlerinage " a expliqué un connaisseur du dossier. En plus " le hajj constitue une rente, puisque c’est le cinquième pilier de l’islam, à accomplir une fois dans sa vie" a-t-il ajouté, sans oublier la flopée d’intermédiaires qui en tirent profit depuis l’agence de voyage, jusqu’au guide local, souligne la même source.