
Les gendarmes de la Brigade de recherches de Bouliac ont démantelé un réseau d’exploitation d’ouvriers agricoles. Six personnes ont été mises en examen jeudi 12 décembre, dont un couple de Marocains placé en détention provisoire.
Si le record de candidatures aux législatives est largement battu - plus de 8 000 -, celles de Français d’origine immigrée sont très peu nombreuses. Loin de l’image d’une France black, blanc, beur. Il n’y a même aucune chance de voir, à partir du 16 juin, un beur ou une black siéger à l’Assemblée. Cel les et ceux qui se sont lancés dans la bataille électorale l’ont fait par militantisme ou pour rendre service. Parfois même avec la désagréable certitude de jouer le rôle de « l’immigré de service ». « Les grandes formations n’ont pas joué le jeu de candidat crédible », constate Vincent Geisser, chercheur au CNRS.
« Subalternes ». Selon les premiers relevés effectués par ses soins dans des circonscriptions tests, c’est le Pôle républicain de Jean-Pierre Chevènement qui présente le plus de candidats d’origine étrangère, pour vanter les principes de « l’intégration républicaine ». Au hit-parade des partis les plus ouverts viennent ensuite les autres formations de gauche et d’extrême gauche. Pour la droi te, les candidats d’origine étrangère sont une exception. L’Union pour la majorité présidentielle ne présente ainsi qu’une personne d’origine maghrébine, Lynda Asmani, à Paris. L’effet Tokia Saïfi, nouvelle secrétaire d’Etat au Développement durable, aura donc été très limité.
Rien d’étonnant. Alors qu’à l’entrée dans les boîtes de nuit certains pratiquent une ségrégation raciale, les partis pratiquent une « discrimination politique ». La chercheuse Nadia Amiri l’a constaté en réalisant une maîtrise de sociologie sur l’engagement politique des Français d’origine maghrébine. Selon elle, les partis pratiquent « l’assignation à résidence identitaire » à l’égard des cito yens d’origine étrangère. « Pour grimper dans la hiérarchie d’un parti, il leur faut être meilleur que les autres Français. » Concrètement, les « apprentis » seraient assignés à des tâches « subalternes ». Et de toute façon « invisibles, afin de ne pas effrayer l’électorat ».
Un calcul étroit. Parmi les 41 millions d’électeurs, 1 million serait d’origine étrangère. Cet électorat « n’est plus acquis comme il le fut à la gauche », analyse le sociologue Adil Jazouli. C’est que le « PS a beaucoup fait machine arrière sur la politique multiculturelle, estime Vincent Geisser. La gauche n’est plus le parti naturel, la maison mère. Il y a une vraie déception, une véritable amertume ». Les deux chercheurs nuancent leurs propos, en remarquant que l’électorat d’origine étrangère reste tout de même « très attaché » aux différents partis de gauche.
Abstention. Ces analyses sont confirmées par les premiers éléments électoraux post-présidentielle. S’appuyant sur ses travaux réalisés après les municipales dans 32 quartiers dits sensibles, Henri Rey, chercheur au Cen tre d’études de la vie politique française (Cevipof), constate que « la gauche plurielle enregistre une désaffection. Pourtant, celle-ci est loin d’être comparable à celle qu’elle enregistre sur l’ensemble du territoire français ». Dans ces quartiers, ajoute-t-il, « on vote moins pour l’extrême droite qu’ail leurs ». Mais on y vote, aussi, moins qu’ailleurs : l’abstention y atteindrait ou dépasserait 40 %. Un record.
Source : Liberation.fr
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