
Le sélectionneur de l’équipe du Maroc, Walid Regragui, a décidé de faire confiance à Zakaria Aboukhlal pour les prochains matchs des Lions de l’Atlas.
Le tirage au sort qui a eu lieu samedi à Gammarth (banlieue de Tunis) pour la constitution des groupes de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN-2004) de football, n’est pas resté sans écho.
Il a suscité des commentaires de spécialistes, techniciens, observateurs et médias. Les chances des équipes sont, inévitablement, le coeur de la question. Si les points de vue divergent, bien des observateurs qualifient de "très difficile" le groupe D qui comprend le Nigéria (tête de série), le Maroc, l’Afrique du Sud et le Bénin qui participe pour la première fois à la CAN.
Autres temps, autres équipes. Le tirage au sort n’était pas clément avec le Maroc. le hasard a-t-il fait bien les choses ? C’est Badou Zaki, appelé à tirer les têtes de série des Groupes B et D, qui a placé le Sénégal dans le Groupe B et le Nigéria dans le D.
Certains constatent que le Nigéria (champion en 1980 et 1994) et l’Afrique du Sud (en 1996, finaliste en 1998) ont perdu une partie de leur valeur d’antan et que les matches se joueront sur un coup de dé. Aucune équipe n’a le droit à l’erreur dans ce groupe "de la mort" où le Bénin, inconnu, ne manquera pas de jouer les trouble-fêtes.
Le coach Badou Zaki s’est déclaré optimiste quant à la qualification de l’équipe nationale de football au second tour malgré la difficulté de la tâche. Il a ainsi estimé que la formation marocaine avait fait un parcours sans faute lors des phases éliminatoires grâce à ses qualités humaines et techniques, des atouts qui lui permettront de relever les défis, passer au deuxième tour et représenter dignement le Maroc, champion en 1976.
En outre, l’équipe comprend des éléments jeunes prometteurs à l’instar de Jawad Zairi. Sur leur lancée, ils sont capables de taper dans l’oeil des spectateurs et de créer d’agréables surprises. L’amalgame jeunes-vétérans constitue un tremplin pour aller loin et renouer avec le succès.
Des techniciens continuent à craindre l’équipe marocaine, bien qu’elle ait échoué à la CAN-2002 au Mali. Son passé et ses dernières performances réalisées sous la direction de Badou Zaki plaident en sa faveur.
Le Maroc, avec le Nigéria, le Sénégal et le Cameroun, est devenu le cheval à battre. Vivra heureux qui vivra caché.
Le Groupe C, constitué du Cameroun, champion en 1984, 88, 2000 et 2002, de l’Algérie (1990), du Zimbabwe et de l’Egypte (quadruple championne aussi de l’épreuve en 1957, 59, 86 et 98), n’est pas une promenade de santé pour les Lions indomptables, les Fennecs et les Pharaons.
Les Camerounais, Algériens et Egyptiens vont tirer profit de leur expérience pour faire la différence. Le tirage au sort ne réduit pas, pour autant, le Zimbabwe, novice, qualifié en tant que meilleur deuxième, tous groupes confondus, au rôle de simple figurant.
Le Groupe B (Sénégal, tête de série (finaliste en 2002), Burkina Faso, (demi finaliste en 1998), Kenya (phases finales de CAN-1972, 1988, 1990 et 1992) et Mali (finaliste en 1972), n’est pas une sinécure pour les équipes qui le composent.
Le Sénégal, révélation du Mondial 2002 et qui cherche son premier sacre, part favori. Néanmoins, les outsiders, le Burkina Faso et le Mali sont capables de créer la surprise. Le Kenya, disposant des qualités physiques indéniables, ne jouera pas un rôle de comparse.
Le groupe A : Tunisie, tête de série, qualifiée d’office et finaliste en 1965 et 1996), Rwanda (première participation), la RD Congo (championne en 1968 et 1974) et la Guinée (deuxième tour en 1976) paraît, pour beaucoup, facile.
Toutefois, d’autres constatent que la tâche des Aigles de Carthage qui ouvriront le bal avec la modeste équipe de Rwanda le 24 janvier à Radès, s’avère difficile. Et pour causes, les matches d’ouverture étant souvent éprouvants pour le pays organisateur.
La Tunisie, qui organise cette manifestation sportive africaine pour la troisième fois (1965, 1994 et 2004) en est consciente. La pression sur les joueurs et parfois l’excès de confiance rendent un mauvais service aux équipes qui jouent à domicile.
Le Rwanda, qui a sorti le Ghana, cherche à créer la surprise d’autant qu’il n’a rien à perdre.
La RD Congo est une nation de football qui enfante des individualités avec lesquelles il faut compter. Elle avait tenu en échec en 1994 l’équipe tunisienne éliminée au premier tour de cette CAN.
La Guinée, qui avait donné du fil à retordre aux Marocains en 1976 avec Camara et Chérif Soulaymane (match nul : 1-1 égalisation de Baba du DHJ ayant permis au Maroc de remporter la CAN-76), recèle de potentialités en mesure de renverser la vapeur.
La logique et le football ne se conviennent pas. Sur le terrain tout est possible. Que le meilleur gagne !
Tunis : Mohamed Fannane (MAP)
Ces articles devraient vous intéresser :