Le Produit Intérieur Brut (PIB) du Maroc devrait enregistrer une croissance de 3,6 % en 2024, en tenant compte d’une évolution de 4,1 % des impôts et taxes sur les produits nets de subventions.
"Le gouvernement a décidé de maintenir les tarifs à la pompe en vigueur". On était début novembre 2007, le baril venait de dépasser la barre des 90 dollars pour se hisser à 93. Mercredi 2 janvier, il a atteint le seuil psychologique des 100 dollars, avant de céder quelques cents le lendemain. Cette nouvelle flambée changera-t-elle la donne ? Bien que c’est toute la compétitivité de notre économie qui est concernée par ces hausses, le consommateur final, lui, semble insouciant.
Rassuré en cela par les différentes déclarations des responsables en charge du dossier. La position tranchée de Nizar Baraka, ministre des Affaires générales et économiques, sur la question en dit long : « il n’y aura pas de répercussion de la hausse du prix du pétrole à la pompe ». Aujourd’hui encore, le ministre des Affaires générales et économiques campe sur sa position. De toute évidence, il fait sien du message sans équivoque du gouvernement sur la question, qui est, pour des raisons de pouvoir d’achat, de ne pas répercuter la hausse du baril.
Baraka n’est pas le seul à s’approprier ce message. En marge de la présentation de la loi de Finances 2008, en novembre dernier, le ministre de l’Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar, était revenu à la charge, indiquant que « la Caisse de compensation dont les charges passeront de 14 à 20 milliards de DH en 2008, continuera à supporter la différence des prix ». D’autant plus que « les finances publiques permettent d’assumer cette situation », avait-il alors souligné.
Si l’on en croit le président de la Fédération de l’énergie, Moulay Abdellah Alaoui, « le gouvernement, comme beaucoup de gouvernements des pays de l’OCDE, a provisionné pour 2008 un baril à 75 dollars ». Qu’est-ce qu’il y a alors de changé entre hier pour un baril à 93 dollars et aujourd’hui, à 100 dollars ? « Il n’y a aucun changement dans le paysage pétrolier, pour la simple raison que l’offre et la demande sont restées les mêmes », recadre Alaoui.
Pour le patron de la Fédération, comme pour beaucoup d’autres observateurs, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une situation de nervosité des marchés, provoquée par la spéculation des traders, qui est la résultante de la situation géopolitique (Pakistan, Nigeria, tension entre les Etats-Unis et l’Iran…) ou encore de la rigueur de cet hiver.
Même son de cloche chez les pétroliers qui prédisent un retour à des prix acceptables dès le mois de mars, au plus tard. En ce qui concerne les tarifs à la pompe, les transporteurs réaffirment agir dans le cadre d’un prix réglementé. « Nous restons à l’écoute du gouvernement. Tant qu’il n’y a pas de répercussion, nous, professionnels, n’avons aucune raison de nous plaindre », déclare le président de la Fédération des transports par routes et ports, Abderrahim Chanaoui.
Il n’empêche que la sempiternelle question demeure. Jusqu’à quand le gouvernement continuera-t-il à subventionner les tarifs à la pompe ? La réponse de Mezouar est à propos. « Le jour où la situation deviendra problématique, le gouvernement fera jouer l’indexation, mais dans ce cas de figure, des dispositions seront, bien entendu, prises en faveur des secteurs stratégiques, tels l’agriculture et le transport ». Voilà qui préfigure la réforme substantielle de la Caisse de compensation qu’entend mener le gouvernement, en mettant en place le système de ciblage, cher à la Fédération de l’énergie.
L’Economiste - Bachir Thiam
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