Les relations entre le chanteur populaire Abdelaziz Stati et sa fille, la rappeuse Ilham El Arbaoui, alias Ely, sont dégradées au point que celle-ci menace de faire des révélations compromettantes sur son père.
En attendant les stars marocaines de H-Kayne, dimanche soir, ce sont les Fez City Clan qui ont retourné le public de la ville du Sahara ce jeudi. Bosseurs infatigables et professionnels jusqu’au bout des ongles, les cinq rappeurs du groupe dénoncent la course à l’argent facile qui s’est emparée du royaume.
C’est l’histoire de rappeurs de la ville de Fès entre lesquels la sauce a pris. « On voulait créer une association, un clan de hip-hop qui aurait rassemblé le rap fassi. Ca n’a pas marché mais on n’a pas lâché le nom », explique DJ Toto, qui a lancé le Fez City Clan en 2000 avec sept autres rappeurs de la ville impériale. Pas d’aide publique ni de producteur, à un moment où il ne fait pas encore bon rapper dans le royaume, les FCC s’autoproduisent… « comme tous les Marocains », s’amuse DJ Rose.
Ils travaillent à leur musique et multiplient les concerts, dans les boîtes de la capitale marocaine de la culture arabo-musulmane, et attendent 2005 pour connaître la consécration. Le FCC remporte le 1er prix rap du très efficace tremplin L’Boulevard et gagne son droit de cité, comme les autres talentueux groupes de rap du Maroc, au premier rang desquels H-Kayne, qui se produit dimanche, à Dakhla, et qui commencent à ne plus être uniquement perçus comme des mauvais garçons issus des quartiers populaires.
Le travail contre l’argent facile
« FCC, c’est la réalité marocaine », explique Seigneur M, qui a rejoint le Clan en 2004. Une réalité qui pousse certains Marocains à rechercher l’argent facile et rapide et que le groupe dénonce dans un maxi CD intitulé « Arde l’baizz nass » (phonétiquement : la « terre du business »... de façon littérale, « nass » signifie les « gens »). Et si Seigneur M assume le caractère « commercial » du premier album, « Fès », sorti en avril 2006, il refuse de réduire le groupe à cela. Car la touche du FCC, à en croire ses membres, c’est « la machine ». Texte, musique, scène… le terme renvoie au spectacle que le clan donne à son public et qui réclame un travail de tous les instants.
Sur scène, ça court dans tous les sens, ça prend la pause et ça saute. Professionnels jusqu’au bout des doigts, les membres du FCC ont même pris des cours de théâtre pour améliorer la gestuelle de leurs corps. L’actrice marocaine Amal Atrach en personne y est allée de ses conseils, souligne Kamal le Comoriano, jeune étudiant d’origine comorienne qui a récemment intégré le groupe.
Deux versions : une originale, une autre édulcorée
DJ Toto est dans le monde de la musique depuis une quinzaine d’années et Seigneur M depuis presque autant. Leur connaissance du monde de la musique et de ses ficelles les pousse jusqu’à réaliser deux versions pour un même titre : une version originale et un autre, tiédie, à destination des radios et des télés.
« Le but est d’être diffusé, assume DJ Toto », qui dispose de son propre studio à Fez et dont le neveu, DJ Nano, âgé de 11 ans, rappe avec le clan depuis cinq ans. « Mais, poursuit, Seigneur M, je ne crois pas que ça va durer longtemps (l’obligation de faire une version soft des morceaux, ndlr). La liberté d’expression est nouvelle au Maroc. Aujourd’hui, tu peux parler des hommes politiques, du Premier ministre... même si tu ne peux toujours pas toucher au roi… C’est normal, c’est le Maroc. Mais nous avons déjà fait un graaaand pas » dans ce domaine.
Source : Afrik.com - Saïd Aït-Hatrit
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