Festival des musiques sacrées : Le gotha international au rendez-vous

5 juin 2007 - 00h00 - Culture - Ecrit par : L.A

C’est vendredi 1er juin, qu’a démarré la XIIIe édition du Festival des musiques sacrées de Fès. Durant dix jours et jusqu’au 10 juin, toute la ville vibrera au rythme des chants sacrés, des musiques soufies d’Iran, des USA, de France, de Brésil, de Turquie, de Pakistan, d’Inde, de Syrie...

« Ce sont plus de 12 millions de DH qui ont été consacrés au festival cette année. Un montant qui englobe aussi bien le coût des Rencontres de Fès que celui du Festival dans la ville », indique Naima Lahbil Tagemouati, directrice générale du Festival. Et d’ajouter qu’outre les chants sacrés, débats, expositions, découvertes de monuments, ateliers pour jeunes sont au menu. Le tout s’articule autour du thème : « Souffle du temps, esprit des lieux ». La musique va prendre possession de toute la capitale spirituelle. A Bab-Makina, c’est la star américaine Barbara Hendricks qui anime, ce 1er juin, le spectacle d’ouverture. Un spectacle qui se déroule, à guichet fermé, et devant de grandes personnalités. Y figurent, à côté de SAR la princesse Lalla Salma, la reine Rania de Jordanie et Bernadette Chirac.

De nombreuses autres personnalités sont au rendez-vous. Au grand bonheur des maisons d’hôtes, dont les propriétaires sont ravis d’accueillir des hôtes aussi illustres. D’autres têtes couronnées sont attendues. Une chose est sûre : le prince (ou ex-prince) d’Iran Resa Pahlavi sera là. Le milieu des affaires est représenté par le PDG de Celio Marc Grossman, le président de la Caisse d’épargne France, le PDG d’Yves-Saint Laurent Sydney Toledano, le président des Ciments de France Yves-René Nano. Il y a aussi d’anciens et de nouveaux ministres français comme Philippe Faure ou Brice Hortefeux ainsi que Jacques Attali. Côté marocain, une bonne partie du gouvernement sera présente.

En matière de musique, de grosses pointures sont invitées. Marissa et l’Ensemble Dastan (Iran), Johnny Clegg dit « Le Zoulou blanc » (Afrique du Sud), Bartabas, son cheval Le Caravage, les musiciens soufis Nezih Uzel et Kudsi Erguner (France), Tania Maria (Brésil), Akhtar Sharif Arup Vâle Qawwâls (Pakistan)… figurent ainsi au programme. S’agissant du forum « Une âme pour la mondialisation », un message royal sera adressé à ses organisateurs au sein du musée Batha. Là aussi, on parle d’une participation massive d’intellectuels et d’experts de renom. « La présence de Jacques Chirac est quasiment certaine », confie un organisateur. Selon lui, du 2 au 4 juin, des intervenants venus des quatre coins du monde débattront de la confrontation de la modernité au sacré, à la culture et au patrimoine, qui acquiert une acuité particulière en ce début de millénaire. « Conjuguer l’universalité de la mondialisation à des valeurs héritées de longues traditions, et à la pluralité des histoires et des religions n’est pas simple », souligne Nadia Benjelloun, directrice des Rencontres. Et d’ajouter que pour construire la paix, cette conjugaison doit se faire dans le dialogue. C’est à ce dialogue que sont consacrées ces Rencontres.

L’époque contemporaine, si tristement résumée par le choc des civilisations, semble ne produire que conflits, replis identitaires et malaise interculturel. Le sort réservé à la culture dans nos sociétés technicisées contribue, aussi, à expliquer les frictions qui se produisent entre modernité importée et tentations de repli. En quoi nos identités culturelles sont-elles menacées ? Comment les faire vivre autrement ? Comment les faire dialoguer et s’enrichir mutuellement ? Bref, des réflexions seront dirigées par d’éminents spécialistes comme Michael Barry, Abdou Filali-Ansari, Dominique Baudis, Kenneth Brown, Reza Deghati, Emmanuel Fessy, Christophe Girard, Nedim Gürsel, Robert Lion et Tarek Mitri.

En tout cas, si en termes de valorisation de l’image de la ville, le Festival des musiques sacrées est largement couvert sur le territoire marocain, il reste le festival qui bénéficie du plus grand nombre de retombées médiatiques à l’étranger. Son impact économique et touristique est énorme. On peut dire que le Festival s’est fait une place à l’échelle mondiale. De fait, le bilan des entrées en 2006 fait état de quelque 50.000 spectateurs rien qu’à Bab-Makina. Tous les concerts ont été donnés pratiquement « à guichets fermés ». Cette année, les organisateurs tablent sur un succès beaucoup plus important, puisqu’ils ajoutent une autre scène gratuite, dans l’un des plus grands quartiers de la ville, Bensouda, qui représente 40% de la population de Fès.

Tania Maria

Plus de 3.000 spectateurs visiteurs sont attendus au spectacle de Tania Maria, dimanche 3 juin. Née à Sao Luis dans le nord-ouest du Brésil, Tania Maria a été élevée dans une famille où la musique était pratiquée avec ferveur. Après des études de droit, elle commence à jouer dans les bars et les clubs, parcourt le monde et enregistre à Paris plusieurs disques. Elle signe un contrat avec Concord Record et son premier disque « Piquant » enregistré sous ce label lui vaut le prix Golden Feather Award. Tania Maria s’est vite imposée comme l’une des références de la scène musicale brésilienne, où sa voix toute en accents graves peut se faire sensuellement groove, où son toucher percussif au piano peut se transformer en une touche plus classique. Vivant entre Paris et New York, elle a joué sur les plus grandes scènes du monde, du Festival de Montreux à la Nouvelle-Orléans, de Tokyo à Nice.

L’Economiste - Youness Sâad Alami

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Musique - Festival - Fès - Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde

Ces articles devraient vous intéresser :

Eurovision : triomphe de Loreen, doigt d’honneur pour la Zarra (photo)

La Suédoise Loreen a triomphé au Concours de l’Eurovision de la Chanson avec sa mélodie intitulée “Tattoo”, inscrivant ainsi une nouvelle page dans les annales du concours. La chanteuse d’origine marocaine a remporté la compétition pour la deuxième...

Le festival Mawazine met Angham et Ahlam dans l’embarras

Un incident a marqué l’ouverture du festival Mawazine à Rabat. La chanteuse égyptienne Angham a été victime d’une confusion de noms lors d’une interview avec une journaliste, qui l’a appelée par le nom de la chanteuse émiratie Ahlam.

Douzi : un adieu à la scène musicale ?

À 39 ans, le chanteur marocain Abdelhafid Douzi pourrait rapidement tirer un trait sur sa carrière musicale. Il a par ailleurs annoncé qu’il se retirait du jury de l’émission « Star Light », dédiée à la découverte de talents musicaux.

Salma Rachid sous le feu des critiques

Salma Rachid est la cible d’attaques sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes fustigent l’arrogance de la chanteuse de la pop marocaine.

Le chanteur marocain Abdellah El Daoudi en deuil

Le chanteur marocain Abdellah El Daoudi vient d’annoncer une triste nouvelle dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Samira Said et Saad Lamjarred très critiqués

Le compositeur marocain Nabil El Khalidi a dénié à la chanteuse Samira Said et au chanteur Saad Lamjarred le statut d’artiste de renommée mondiale. Il estime par ailleurs qu’aucun artiste arabe, ancien ou nouveau ne l’a été.

Taxe musique et télévision : Les restaurateurs et cafetiers marocains se révoltent

En plein bras de fer avec le Bureau marocain du droit d’auteur (BMDA), les propriétaires de cafés et restaurants au Maroc ont décidé de porter l’affaire devant la justice. Ils réfutent les demandes de redevance émises par le BMDA, affirmant qu’elles ne...

Hatim Ammor : une opération qui inquiète ses fans

L’artiste marocain Hatim Ammor a informé ses abonnés sur Instagram qu’il se prépare à subir une intervention chirurgicale.

"YouTube", l’autre source de revenus des artistes marocains

De nombreux artistes marocains se tournent vers la plateforme YouTube qui est devenu un moyen pour eux de gagner de l’argent et d’éviter la marginalisation.

Latifa Raafat se confie sur sa relation avec le roi Hassan II

Latifa Raafat figure parmi les chanteurs préférés de feu Hassan II. La chanteuse marocaine se confie sur sa relation avec le père du roi Mohammed VI.