Lors de sa dernière entrevue périodique avec la presse algérienne, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a évoqué la création du bloc maghrébin et la question du Sahara, tout en tendant la main au Maroc, pays voisin avec qui l’Algérie, protectrice du Polisario, a rompu de façon unilatérale ses relations diplomatiques en août 2021.
Le président algérien change de ton. Samedi, il a, lors d’une entrevue périodique avec les représentants des médias locaux, annoncé l’organisation des rencontres maghrébines inclusives. « En raison du vide actuel, en l’absence d’une action maghrébine commune », il a été décidé d’« organiser des rencontres maghrébines sans exclure aucune partie », a-t-il déclaré. Le souhait d’Abdelmadjid Tebboune, c’est que « cet espace soit une initiative bénéfique pour les pays de la région en rassemblant et en unifiant leurs voix sur les questions qui les concernent, d’autant plus que nous partageons quasiment les mêmes problématiques ». « Ce bloc n’est dirigé contre aucun autre État et la porte est ouverte aux pays de la région », a-t-il ajouté, martelant qu’il est « inacceptable » d’isoler qui que ce soit.
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La question du Sahara était aussi au menu de l’entrevue. Elle est « une cause juste inscrite à l’agenda des Nations Unies », a déclaré le président algérien. Il a toutefois tenu à nuancer que son règlement « n’est pas dirigé contre nos frères au Maroc ou quiconque, mais il s’agit d’une question de décolonisation ». Et de faire valoir : « Si nous utilisons la raison au lieu de la menace et la force, nous parviendrons à une solution ». La question du Sahara reste l’un des points de friction entre le Maroc et l’Algérie qui a rompu de façon unilatérale ses relations diplomatiques avec son voisin en août 2021. Alors que son protégé, le Polisario milite pour « le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination » via un référendum, le Maroc propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Une proposition soutenue par de nombreux pays dont les États-Unis, l’Espagne, l’Allemagne et Israël.