Grâce à l’intervention du ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, l’actrice marocaine Aïcha Mahmah a été admise à l’hôpital mardi pour recevoir un traitement et subir une opération.
Dans le cadre de sa série de films sur le monde arabe, projetés à la salle du cinéma Takino à la Principauté de Liechtenstein et soutenue par le gouvernement de Liechtenstein, l’Association des Marocains dans les pays germanophones a invité avec Trigon-film Distribution en Suisse le réalisateur Faouzi Bensaïdi et l’actrice Nezha Rahil.
Après un film égyptien : « Dunia » de Jocelyne Saab et d’un autre de la Palestine : « Ticket to Jerusalem » de Raschid Mashrawi, le film de Bensaïdi : « WWW.What a wonderfull World » a clôturé cette manifestation culturelle et artistique qui oeuvre à une intégration positive des immigrés arabes dans le monde germanophone. Présenter la culture arabe de cette qualité et inviter les germanophones à découvrir les pays arabes constitue le geste d’un véritable dialogue.
Un dialogue qui reconnaît l’Autre tel qu’il est et non comme on désire qu’il soit, lui préparer un espace pour marquer sa présence sociale et culturelle, en considérant cette présence comme un enrichissement de la scène culturelle germanophone. Tel est l’objectif essentiel de l’organisation de cette série de films sur le monde arabe.
« WWW-What a wonderfull World » est d’abord un film marocain moderne dans tous les sens du jargon spécialisé : réalisation, scénario, production, musique, etc. Il répond parfaitement aux exigences de la production cinématographique actuelle. Mais il est avant tout un essai d’analyse du développement de la société marocaine. C’est l’oeil critique d’un cinéaste qui dévoile les couches de la culture occidentale qui vient s’implanter dans les strates ancestrales d’une culture marocaine diversifiée dans son essence. La caractéristique principale de la culture marocaine est présentée dans ce film dans sa dimension élastique et intégrante : en peu de temps, les deux principaux instruments de la modernité se sont installés confortablement au Maroc sans résistance apparente : l’Internet et le téléphone mobile.
Du coup, tout devient mobile au Maroc sur tous les plans et avec tous les risques que cette mobilité peut engendrer sur le plan individuel, social et culturel. Cela bouge au Maroc, dit-on, dans toutes les directions et ce mouvement n’est ni planifié, ni contrôlé, encore moins conscient d’ailleurs ! L’on sent que le train bouge et on se trouve dans une dialectique ambiguë qui ne fait presque plus de distinction entre le « Moi » et l’« Autre ». Les identités semblent fusionner et ce fusionnement apporte avec lui un mode de consommation jamais vu auparavant : sauvage, ravageur et aveuglé par la soif de « posséder, avoir, s’enrichir » pour acquérir les symboles de la reconnaissance sociale et devenir un « objet d’admiration » et peu importe le moyen : tueur à gage, brigand, prostituée, etc.
La salle archicomble du Takino de la principauté de Liechtenstein a admiré le film et une discussion qui a duré tard dans la nuit avec le réalisateur et l’héroïne du film a montré l’intérêt du public germanophone pour la culture marocaine et arabe.
Libération - Hamid Lechhab
Ces articles devraient vous intéresser :