Le PDG de Total Energies, Patrick Pouyanné, a fait part lors de l’Assemblée générale mixte des actionnaires du jeudi 26 mai 2023, d’un projet ambitieux d’énergie renouvelable au Maroc.
Rien ne semble arrêter la montée vertigineuse des prix du pétrole. Le record des 122 dollars/baril a été atteint hier à la Bourse de New York. Le motif avancé serait des perturbations sur des sites de production du groupe Shell, situés au Nigeria, premier producteur africain de pétrole. Le Brent de Londres a, quant à lui, dépassé les 119 dollars/baril, avant de redescendre à 118,14 dollars à la clôture. D’autres raisons sont avancées pour expliquer la flambée. Les analystes évoquent souvent les tensions géopolitiques couvant ici et là, ainsi que la baisse tendancielle du billet vert.
Qu’en est-il de l’impact sur le Maroc ?
Le Royaume demeure dépendant à raison de 96% du marché international, et se trouve de ce fait tenu de s’approvisionner en produits énergétiques quel qu’en soit le prix. Du coup, la facture énergétique sera lourde à supporter. « Elle cumulerait à pas moins de 64 milliards de DH à fin 2008 », pronostique un haut cadre du ministère de l’Energie. C’est faramineux ! Il s’agit d’un plus d’environ 13 milliards de DH en comparaison avec l’année 2007, et de près de 20 milliards par rapport à 2006. Alors que le coût des importations des produits énergétiques ne dépassait guère les 27 milliards de DH il y a à peine trois années.
Mais, pour astronomique qu’il soit, ce chiffre sera probablement dépassé au vu de la cadence actuelle de la consommation. Rien qu’au terme du premier trimestre écoulé, la valeur des produits énergétiques a connu une hausse importante : 15,2 milliards de DH contre 9,8 à la même période de 2007, soit 54,2%. La hausse s’explique surtout par le renchérissement de l’huile brute de pétrole (+68,9%), celui du gas-oil et fuel-oil (+48,8%) ainsi que du gaz de pétrole et autres hydrocarbures (+34,7%). A eux seuls, les achats du pétrole brut ont coûté au Maroc 8,13 milliards de DH contre 4,8 milliards de DH au terme du 1er trimestre 2007. Ceci sans pour autant que les tonnages importés aient enregistré des augmentations à la hauteur des valeurs. Le volume importé n’a progressé que de 9,3%, soit 1,5 million de tonnes, contre 1,4 à fin mars 2007. C’est que la moyenne de la tonne importée s’est renchérie de 54,5%.
Face à cette situation, toutes les hypothèses de la loi de Finances 2008 se trouvent ainsi démenties. On est trop loin du baril à 75 dollars, et encore plus loin d’un rendez-vous avec une campagne agricole normale. La récolte céréalière attendue serait en effet de l’ordre de 50 millions de quintaux. La question qui taraude plus d’un observateur tient en une phrase : où trouver l’argent ? Bien entendu, pour subvenir aux besoins de la Caisse de compensation. Car le gouvernement persiste à maintenir le soutien aux produits pétroliers et autres matières premières de base. Or, à la cadence actuelle des hausses observées, les besoins mensuels de la compensation dépasseront les 2 milliards de DH, rien que pour les produits pétroliers.
Côté administration en charge du dossier, on se refuse à tout commentaire. Seulement, des sources professionnelles affirment avoir « reçu des assurances quant à la possibilité d’augmenter le budget de la Caisse de quelque 16 milliards de DH ». De même, les arriérés dus au titre de la subvention des produits pétroliers seront épongés à raison de 4 milliards de DH, dans les semaines qui viennent. Seule mesure, qui peut induire une économie de la consommation d’énergie, devrait résulter de l’adoption de l’heure d’été dont la décision est attendue jeudi à l’occasion du Conseil du gouvernement.
Heureusement, il y a les Saoudiens !
L’Arabie saoudite revient encore à la rescousse du Royaume. 500 millions de dollars, soit environ 3,6 milliards de DH, viennent d’être accordés au Maroc, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération.
Source : L’Economiste - A.B.
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