Cauchemar pour les uns, fantasme pour les autres, Rachida Dati incarne cette France en mouvement, cette France des réformes. À la tête de l’un des ministères les plus importants, mais paradoxalement le moins riche, ce bout de femme d’un mètre soixante n’hésite pas à donner le coup de pied dans la fourmilière. Réveiller cette France pantouflarde ne lui fait pas peur. Quitte à essuyer les critiques et les accusations. Et, il y en a eu tant. Une fois, elle est épinglée sur ses diplômes, une autre sur son frère délinquant, une autre encore sur la série de démissions de ses chefs de cabinet... La liste est longue.
Etre femme, arabo-musulmane, membre de gouvernement n’est pas de tout repos. Rachida Dati l’a bien compris. Cette fille de maçon marocain et d’une femme au foyer algérienne ne s’ébranle pas pour si peu. Son caractère bien trempé n’est plus un secret. Sa détermination non plus. Un coup d’oeil sur son riche parcours pour le constater.
La « beurette » de Chalon-sur-Saone a gravi les échelons à force de rencontres et de coups du destin. Et, elle continue à croire à sa bonne étoile. Née sans cuillère d’or à la bouche, aujourd’hui, elle s’attable avec les plus puissants de ce monde sans perdre de son humilité. Peut-être, c’est ce qui agace. À 42 ans, sa vie ne fait que commencer. Et, son futur est prometteur. Son rêve est de réussir là où beaucoup ont échoué. A Paris Match, elle déclare : « Ma plus grande victoire pour les femmes serait qu’elles soient fières de leur justice et qu’elles disent : « Elle a été un bon garde des Sceaux ». Rien que ça. Ambitieuse ? Oui, elle l’est.
Maroc Hebdo - Loubna Bernichi