Surnommé « Souris », Kamel Meziani est suspecté d’être le commanditaire d’au moins deux doubles assassinats en 2016 et 2021. Chef d’un des plus importants réseaux marseillais de vente de stupéfiants, et décrit par les services de police de Marseille comme un « membre éminent du narco-banditisme » de la ville, il sera seul lundi dans le box des accusés de la cour d’assises d’Aix-en-Provence, rapporte 20minutes.
Les juges et enquêteurs sont depuis bientôt dix ans à la recherche de ce criminel condamné à plusieurs reprises pour des délits mineurs (conduite sans permis, vols, trafic…) et accusé de trafic de stupéfiants et de meurtre. Fiché par l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), de même que son associé Ali Sadoni, toujours recherché, Kamel Meziani est impliqué avec ce dernier « dans deux affaires de règlements de comptes en février et mars 2013 et mis en examen sous contrôle judiciaire avec versement d’une caution de 150 000 euros dans une triple tentative d’assassinats perpétrée en août 2013 ».
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En 2016, il profite de son contrôle judiciaire pour fuir à Oran, en Algérie, via Barcelone. Le 24 août 2018, un mandat de recherche puis d’arrêt international est émis contre lui, ce qui a conduit à son arrestation le 1ᵉʳ février 2019 à l’aéroport de Marrakech d’où il a été extradé vers la France le 31 décembre de la même année. Avec l’aide de ses avocats qui ont contesté la procédure d’extradition, il parvient une deuxième fois à échapper à la justice. Libéré le 8 juillet 2020, il a été condamné par défaut le 10 juillet à quatorze ans de prison, puis six mois plus tard, à trente ans de prison par la cour d’assises d’Aix-en-Provence pour « complicité de meurtres » dans une affaire de règlement de comptes.
Soupçonné d’être impliqué dans l’assassinat de deux hommes, survenu dans la nuit du 21 au 22 août 2021, cité de la Marine bleue, Kamel Meziani a été arrêté le 31 août 2021 à la barrière de péage de Fleury-en-Bière. Faute de preuves, il a été relaxé en avril 2022 du chef d’association de malfaiteurs dans l’affaire de la triple tentative d’assassinats en août 2013. Le procès qui s’ouvre ce lundi se penchera sur les assassinats de 2016 (KFC Plombière) et 2021 (Marine Bleue). Pour son avocat, Raphaël Chiche, l’inculpation de son client « repose exclusivement sur les déclarations d’un témoin anonyme ». Si la cour donne droit à cette requête, Kamel Meziani pourrait recouvrer la liberté et échapper encore une fois à la justice.