
Depuis la promulgation de la nouvelle loi « asile et immigration » en France, les expulsions sous OQTF visent désormais plusieurs catégories d’étrangers autrefois protégées par la loi.
Marguerite Chapelain, dite Maggy, a défrayé la chronique en tenant tête plusieurs années aux administrations communale et wallonne, maintenant la terrasse de son café sur la Grand-Place de Nivelles en dépit des règlements et décisions de justice. Jusqu’à la rentrée, quand le ministre Antoine a ordonné le démontage forcé de l’infrastructure. Aujourd’hui, elle repart en guerre contre l’administration pour... sauver son mariage.
Ce week-end, elle faisait signer une pétition à ses clients pour empêcher l’expulsion de son récent mari, Nabil El Boulaalioui, né à Meknès (Maroc) en 1974. Un mariage à rebondissements : le bourgmestre Pierre Huart a refusé de le célébrer les 12 mars et 16 avril dernier, avant d’y consentir le 26 juin. Vendredi, une décision de refus d’établissement en Belgique, accompagné d’un ordre de quitter le territoire au plus tard le 20 octobre, a pourtant été signifiée à Nabil.
"D’après les informations du 3 octobre 2007, reçues par fax du bourgmestre de Nivelles, la réalité de la cellule familiale est inexistante, lit-on dans la motivation du document de l’Office des Etrangers. Avant le mariage, les intéressés avaient eu une conversation à la commune (qui a été entendue) dont les propos ne laissaient planer aucun doute quant à la nature réelle de leur mariage."
Le bourgmestre Huart nous a précisé qu’il avait célébré le mariage parce qu’il n’avait pas le choix, à cause d’un vice de forme dans la procédure qui lui aurait permis de refuser une troisième fois. D’après lui, le but caché de cette union est de permettre à Nabil d’être en ordre pour pouvoir reprendre le fonds de commerce de Maggy. Ce que nie Maggy, précisant que son café est déjà vendu à quelqu’un d’autre. Elle s’estime victime d’une vengeance du maïeur nivellois. "C’est vraiment du racisme, explose Maggy. On vit ensemble, on dort ensemble, tout le monde le sait. J’habite dans un appartement, ce n’est pas très difficile à vérifier. Nabil était un client qui venait boire son café ici tous les jours. On a sympathisé, et voilà, on est tombé amoureux l’un de l’autre. Cette procédure, c’est pour faire du mal aux gens."
La Dernière Heure - Vincent Fifi
Ces articles devraient vous intéresser :