Un fait inhabituel. Alors qu’il devait monter dans l’avion lundi 20 juin à 12 h 30 pour rejoindre le Maroc, un Marocain expulsé de la France, a fait obstacle l’exécution de la mesure d’éloignement, rapporte Le Télégramme. Les policiers briochins ont dû le ramener dans un hôtel près de Saint-Brieuc où un « local provisoire de rétention administrative » a été créé par arrêté de la préfecture des Côtes-d’Armor, le 20 juin 2022. Le ressortissant marocain a été laissé libre à sa sortie du commissariat. Il est toutefois assigné à résidence.
À lire :Pays-Bas : une Marocaine craignant "d’être tuée" au Maroc menacée d’expulsion
Cette expulsion manquée a provoqué la colère des syndicats policiers qui dénonce l’absurdité coûteuse d’un tel fonctionnement. « On met en place un lieu temporaire de rétention administrative sans note de service, sans analyse du risque sur la sûreté bâtimentaire, avec un hôtel ouvert au public par ailleurs », résume un délégué briochin d’Alliance. « 1 000 km pour rien, c’est vraiment notre job qui est discrédité alors que, selon nos informations, il y avait de la place au centre de rétention du Mesnil Amelot… Comment gaspiller inutilement de l’énergie et de l’argent », fulmine-t-il de colère.
À lire : Menacé d’expulsion, Amine, handicapé et élève brillant, restera finalement en France
Même ressenti chez l’UNSA police. « On a deux policiers chargés de garder un homme, de 18 h à 3 h du matin, donc deux chambres d’hôtel à payer, trois autres policiers qui prennent le relais à 3 h pour un retour à 18 h 30, et plus de 1 000 kilomètres avec le prix actuel du gasoil…, note ainsi un délégué. Sans compter que le billet d’avion n’est pas remboursable ».
À lire : Vendée : un Marocain évite de peu son expulsion au Maroc
Une militante briochine de la Cimade déplore des « procédures déshumanisées ». « Cela fait deux, trois ans que la plupart des étrangers ici ont du mal à avoir des nouvelles de la préfecture pour leurs demandes de titre de séjour. Donc, ils se retrouvent dans un stress énorme, parce qu’ils n’ont pas de papier. Et il suffit qu’ils soient contrôlés, parce qu’ils sont mal garés sur un parking, pour que ça leur vaille une Obligation de quitter le territoire français. En moyenne, ça coûte des milliers d’euros d’expulser et cet argent devrait être utilisé pour accueillir vraiment… »