La rencontre entre le ministre de l’Intérieur espagnol Jorge Fernández Díaz et son homologue marocain Mohamed Hassad mercredi à Tétouan, avait pour principal objet de présenter des excuses officielles au Roi Mohammed VI, suite à son contrôle quelques jours plus tôt par la Guardia Civil au large de la ville autonome de Sebta.
La visite, qui n’avait pas été annoncée en Espagne, ni d’ailleurs au Maroc, fait dire au journal El Mundo que « quelque chose doit se cacher » derrière ce voyage.
Quelques heures après la réunion entre les deux ministres, note le journal, un communiqué conjoint des deux ministères saluait « la rapidité et la capacité de réponses des autorités marocaines après les tentatives d’entrée des immigrés clandestins » sur le sol espagnol. Ces deux jours (11 et 12 août) « noirs » pour les agents espagnols, ont vu le déferlement de plus de 1400 clandestins subsahariens aux portes de l’Espagne, que ce soit avec des pateras (embarcation de fortune) ou des tentatives de passage au niveau des barrières érigées à Sebta et Melilla.
Avec ce communiqué, ajoute le journal, le ministère de l’Intérieur espagnol remet en cause donc la version de certaines ONG espagnoles qui avaient affirmé que les forces de sécurité marocaines (Gendarmerie, Police nationale et Marine royale) avaient « lâché du lest » les 11 et 12 août derniers, quelques jours après le contrôle bateau du Roi Mohammed VI par la Guardia Civil alors qu’il se trouvait en vacances dans le nord du pays.
Ces faits justement ont été pour la première fois confirmés indirectement par les officiels espagnols. Dans une déclaration après le conseil des ministres, Jorge Fernández Díaz n’a pas voulu qualifier « ce qui s’est passé d‘incident », tout en reconnaissant que "des faits" se sont bien déroulés au large de Sebta.