Des barons de la drogue interpellés à Tanger
Les services du Bureau Central d’Investigations Judiciaires (BCIJ) ont interpellé mercredi trois barons du trafic international de drogue.
Un des plus gros bonnets de la drogue au Maroc et en Espagne a réussi à s’échapper du pénitencier de Kénitra, à 40 km au nord de Rabat, où il purgeait une peine de huit ans de prison et son absence n’a été remarquée ... qu’une semaine plus tard.
La justice marocaine a ouvert une enquête car aucun des geôliers n’a signalé l’évasion le 7 décembre de Mohamed Ouazzani, alias Nini, qui vivait comme un coq en pâte dans sa prison. C’est un appel anonyme, une semaine plus tard, à la direction des Affaires pénitentiaire à Rabat qui a donné l’alerte et un inspecteur, dépêché sur place, a constaté que Nini n’était plus là.
Selon la presse, le trafiquant bénéficiait d’un régime spécial. Il disposait de trois chambres agréablement décorées et équipées en matériel audiovisuel dernier cri, et il sortait régulièrement de sa prison pour fréquenter les restaurants et bars des environs.
Pourtant, cet homme d’une trentaine d’années, né dans un bidonville de l’enclave espagnole de Sebta était un vrai baron de la drogue au Maroc comme en Espagne au point que, selon une anecdote rapportée par l’hebdomadaire La Gazette du Maroc, « un joint sur 10 fumés en Espagne était acheminé par Nini ».
Arrêté en août 2003 lors de règlements de compte entre bandes rivales portant sur des cargaisons de haschich, Mohammed Ouazzani avait écopé de 8 ans de prison ferme en mai 2004, peine confirmée en décembre.
Mais, le jeune truand qui dispose, selon les autorités espagnoles, d’une fortune estimée à 30 millions d’euros, blanchis dans différents commerces en Espagne, à Sebta et au Maroc, s’était fait une spécialité d’acheter les juges et des policiers.
En avril 2004, il avait été condamné à trois ans de prison pour corruption de fonctionnaires. C’est en utilisant les même méthodes, qu’il a réussi à obtenir un « traitement de VIP en prison », selon le quotidien Aujourd’hui le Maroc.
L’hebdomadaire Nichane, qui publie cette semaine un dossier sur les « prisonniers 5 étoiles », affirme que ces cellules de luxe ne sont pas rares dans les prisons marocaines.
Le magazine TelQuel rapportait même en 2005 les propos d’un pêcheur assurant que Nini conduisait lui-même son zodiac pour acheminer la drogue vers l’Espagne, « alors qu’il était supposé être derrière les barreaux ».
La plupart des journaux marocains spéculent sur « le scénario de l’évasion » du Maroco-Espagnol : le quotidien Assabah affirme qu’« il vit tranquillement à Sebta » tandis qu’un autre quotidien Annahar Al Maghribia assure qu’il n’y a passé qu’« une nuit, pour une fête », avant de migrer vers Tarragone (Catalogne).
Une enquête a été ouverte sur les circonstances de l’évasion de Mohamed Ouazzani ainsi que sur la responsabilité des employés de l’établissement.
AFP
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