La hantise des sans-papiers marocains en centre de rétention
En France, les sans-papiers marocains et d’autres nationalités en centres de rétention administrative (CRA) expriment leur refus de faire un test Covid-19. Et pour cause.
Camélia est une Espagnole née au Maroc où elle a grandi jusqu’à ses 18 ans avant de rejoindre la France en 2002. Cette militante des « Gilets jaunes » a été interpellée en possession d’un bouclier, à proximité du cortège parisien. Sous le coup d’une obligation de quitter la France, Camélia pourrait gagner cette bataille grâce à une forte mobilisation sur les réseaux sociaux.
Le Monde raconte qu’« au sein des cortèges des « gilets jaunes », la pancarte brandie par la manifestante Camélia, était remarquée depuis l’acte IX du mouvement par de nombreux photographes ». Sur le panneau fixé dans le dos de cette manifestante espagnole, on pouvait lire, « Fin du monde, fin du mois, même combat », rappelle le journal français qui ajoute qu’à l’occasion du 1er mai dernier à Paris, Camélia avait également apporté un bouclier pour se protéger : « Je suis une utopiste pacifique. Cela ne sert qu’à me protéger. Je ne vous attaquerai pas », pouvait-on lire.
Cependant, contre toute attente, lors d’un contrôle d’identité, la manifestante est arrêtée par la police et placée en garde à vue, alors que rappelle le Monde, « elle passait avec un ami un barrage policier pour se rendre au rassemblement pour le climat organisé dans la capitale, les policiers ont considéré que l’objet pouvait servir d’« arme par destination ». Mais Camélia s’en défend : « on a beau être pacifiste, on est quand même sujet à se prendre des trucs au passage. C’est normal que je cherche à me protéger », a-t-elle tenté d’expliquer à la police pour prouver le caractère purement protecteur de sa pancarte.
Malgré la libération de Camélia après 34h de détention et cette affaire classée sans suite par le parquet de Paris, « la Préfecture de police de Paris lui notifie dans la foulée son placement en centre de rétention administrative (CRA), mesure assortie d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui lui intime de quitter immédiatement la France par ses propres moyens », relève Le Monde. Mais c’est sans compter la ténacité des avocats de la manifestante selon qui, « le fait de se rendre à une manifestation pacifiste n’est pas une preuve de menace suffisante à l’encontre d’un intérêt fondamental de la société. Le non-lieu demandé par le parquet montre bien qu’il n’y a pas eu d’infractions ». Comme quoi, ce feuilleton qui suscite le tollé sur les réseaux sociaux est encore bien loin de livrer son épilogue.
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