L’Espagne s’explique sur les retours de mineurs au Maroc

18 août 2021 - 09h40 - Espagne - Ecrit par : P. A

Les autorités espagnoles ont tenté mardi de justifier leur décision de rapatrier au Maroc les quelque 800 mineurs arrivés en masse à Ceuta en mai dernier. Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme ont demandé la suspension de ces rapatriements collectifs.

L’Espagne a lancé vendredi l’opération de rapatriement au Maroc de ces mineurs par vagues de 15 par jour sur une période de 15 jours. Des organisations de défense des droits humains comme l’ONU et l’UNICEF ont dénoncé le caractère « illégal » de ces retours collectifs qui n’offrent aucune garantie aux enfants. Un avis que ne partage pas le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande Marlaska, qui a assuré, dans une interview accordée à la radio RNE, que ces rapatriements sont effectués sur la base de l’accord de 2007 entre le Maroc et l’Espagne et que la sécurité des enfants est garantie.

À lire : Espagne : le ministre de l’Intérieur contraint de s’expliquer sur l’expulsion des Marocains

Le chef du gouvernement de Ceuta, Juan Jesús Vivas, a reconnu pour sa part que l’accord de 2007 en question n’établit pas de règles spécifiques, mais précise que l’Espagne et le Maroc doivent convenir de la manière de procéder aux retours. « Les mineurs qui ont été rapatriés ont été accompagnés par des professionnels qualifiés et aucun mineur considéré comme vulnérable n’a été rapatrié », a-t-il expliqué.

À lire : Mineurs marocains : l’ONU dénonce une violation du droit international

Ce mardi, 28 organisations de défense des droits de l’Homme ont à nouveau dénoncé dans une lettre adressée au président Pedro Sánchez, le caractère illégal de ces retours collectifs, réalisés sans préavis, sans audition et sans assistance juridique. Pour ces associations, il s’agit d’une violation du droit international.

La justice espagnole, de son côté, a suspendu les rapatriements jusqu’à jeudi, demandant au gouvernement d’apporter, dans un délai de 72 heures, la preuve que les retours ont été effectués dans le respect des textes en vigueur.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Droits et Justice - Ceuta (Sebta) - Enfant - Rapatriement

Aller plus loin

Mineurs : l’Espagne refile la patate chaude au Maroc

Le deuxième vice-président de Ceuta, Carlos Rontomé, donnant des détails sur l’opération de rapatriement au Maroc des mineurs arrivés en mai dans la ville autonome, a déclaré...

Mineurs marocains : l’ONU dénonce une violation du droit international

L’ONU a dénoncé dimanche le rapatriement au Maroc des mineurs marocains lancé vendredi par le ministère de l’Intérieur espagnol, soulignant que ces retours « violent le droit...

L’expulsion des mineurs marocains met en difficulté le gouvernement espagnol

Le retour au Maroc des mineurs arrivés à Ceuta en mai dernier a fait monter la tension au sein du gouvernement espagnol. Le parti Podemos reproche au ministre de l’Intérieur,...

Ceuta : des ONG dénoncent les retours de mineurs sans assistance juridique

Plusieurs organisations de défense des droits des enfants comme No Name Kitchen, Maakum Ceuta, ELIN, Fondation Racines et Andalucía Acoge sont contre le rapatriement au Maroc,...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : risque d’augmentation des mariages de mineures après le séisme

Le séisme survenu dans la province d’Al Haouz vendredi 8 septembre pourrait entrainer une multiplication des mariages de mineures, craignent les femmes sinistrées dormant désormais avec leurs filles sous des tentes dans des camps.

Au Maroc, les élèves fêtent la fin d’année scolaire en déchirant leurs cahiers

Au Maroc, des scènes des élèves déchirant leurs cahiers et livres pour annoncer la fin de l’année scolaire, se sont reproduites.

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Un député marocain poursuivi pour débauche

Le député Yassine Radi, membre du parti de l’Union constitutionnelle (UC), son ami homme d’affaires, deux jeunes femmes et un gardien comparaissent devant la Chambre criminelle du tribunal de Rabat.

Mohamed Ihattaren rattrapé par la justice

Selon un média néerlandais, Mohamed Ihattaren aurait des démêlés avec la justice. Le joueur d’origine marocaine serait poursuivi pour agression et tentative d’incitation à la menace.

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.

Alerte sur les erreurs d’enregistrement des nouveaux-nés au Maroc

L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a alerté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, au sujet du non-enregistrement des nouveau-nés à leur lieu de naissance, l’invitant à trouver une solution définitive à ce problème.

Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ?

Des activistes marocains se sont insurgés ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre le fait que de plus en plus de femmes marocaines se marient avec des personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne. Les défenseurs des droits humains...