Un agent de la Guardia Civil vient d’écoper de 14 ans de prison. Il avait criblé de balles un Marocain en 2016, sur l’autoroute, alors qu’il n’était même pas en service. Pris d’un délire causé par des troubles psychotiques, il pensait, disait-il, que c’était un terroriste.
La Cour suprême espagnole vient, selon EFE, d’entériner la sentence de la Haute Cour de justice de Madrid (TSJM) en condamnant à 14 ans de prison un agent de la Guardia civil qui avait suspecté sans fondement un marocain d’être un terroriste. La Haute Cour de justice de Madrid avait abaissé de 2 ans la sentence initiale rendue par l’Audience provinciale de Madrid, qui l’avait, elle, condamné à 16 ans de prison.
L’agent aurait tiré 14 fois sur Younes Slimani, ceci après un accident sur l’autoroute A3, dans la localité de Fuentiduena de Tajo. Les deux voitures étaient conduites par le ressortissant marocain et par l’agent de la Garde civile. Le défunt a succombé à ses blessures en avril 2016.
Selon Lavanguardia : « C’était le 25 avril 2016 lorsque l’agent, alors en congé de maladie et dans un « état de délire », a quitté son domicile avec une machette de 45,5 centimètres attachée dans le dos et avec son arme réglementaire, "et a commencé à circuler sur l’A-3" ». Il pensait qu’une attaque terroriste était imminente. Le reste de la scène est assez effrayant. L’agent a sorti son arme et a tiré deux coups de feu pour pousser le Marocain à s’arrêter. Puisque ce dernier ne l’a pas fait, il l’a tout bonnement percuté avec son véhicule, ce qui lui a fait perdre le contrôle de sa voiture, l’obligeant à s’arrêter.
Younes Slimani se serait après cela enfui, mais l’agent lui a tiré à 11 reprises dessus, le touchant 6 fois. Ensuite, Lavanguardia explique : « "pris de colère" et "sans autre motivation que de lui causer des souffrances inutiles", il a commencé à frapper la victime "en augmentant inutilement sa douleur" ; puis il lui a tiré dessus à un mètre et demi de distance, ce qui l’a tué ».
L’agent de la Guardia civil a été condamné pour « conduite imprudente » et « assassinat ».