Prononçant le verdict, le tribunal a considéré qu’"en distinguant parmi les Français l’ensemble des musulmans opposés aux ’Français de souche’ et en les désignant, ainsi que les immigrés musulmans vivant en France, non seulement comme des criminels auteurs des attentats de 2015 mais comme d’anciens colonisés devenus colonisateurs", les propos tenus "constituent une exhortation, tantôt implicite tantôt explicite, à la discrimination et à la haine à l’égard de la communauté musulmane et à sa religion", rapporte AFP.
"Les opinions, même choquantes, doivent pouvoir s’exprimer, néanmoins les faits reprochés vont plus loin et outrepassent les limites de la liberté d’expression puisqu’il s’agit de propos injurieux envers une communauté et sa religion", a commenté la présidente de la 17e chambre correctionnelle. Pour le tribunal, il est évident que M. Zemmour avait "préparé" son discours et choisi ses mots.
Outre l’amende de 10 000 euros, le chroniqueur devra payer un euro de dommages et intérêts ainsi que 1 500 euros au titre des frais de justice à huit associations parties civiles, dont la Ligue des droits de l’Homme et SOS-Racisme. Son avocat Olivier Pardo qui considère que le tribunal n’a pas fait une application juste de la loi envisage de faire appel.
Quelques jours avant le discours prononcé à Paris, Éric Zemmour avait été définitivement condamné, à 3 000 euros d’amende pour des propos anti-musulmans. Son pourvoi avait été rejeté par la cour de cassation. Insatisfait, il s’est tourné vers la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).