L’opération Marhaba 2024 dédiée aux Marocains résidant à l’étranger, qui s’est déroulée du 5 juin au 15 septembre, a permis à plus de 3 millions de passagers de transiter par les ports marocains.
La guerre commerciale sur l’envoi des fonds et l’épargne des Marocains résidents à l’étranger rebaptisés « Marocains du monde » par les services marketing, redouble d’intensité. Le groupe Banques Populaires n’entend pas se laisser doubler sur sa clientèle « historique ».
D’où l’offensive lancée hier avec l’annonce de nouveaux produits ciblant les Marocains du monde. Dans la corbeille, deux packs multiservices « Laaziz » et une carte de retrait « 100% marocaine », utilisable sur tout le réseau des banques au Maroc, insistent les responsables du groupe.
Le pack comprend un compte chèque et une carte donnant droit à des réductions sur les prestations touristiques au Maroc. Il inclut également un abonnement Chaabi net (accès internet) et deux cartes jumelles de téléphone Mobisud gratuites. L’Hbab est une carte prépayée de transferts d’une durée de 5 ans. Elle est rechargeable par une mise à disposition et créditée instantanément. Le destinataire de fonds au Maroc peut aussitôt retirer l’argent de n’importe quel guichet automatique du réseau bancaire. Même si les responsables du groupe BP se sont bien gardés de le dire, cette carte est aussi une arme redoutable face à la concurrence des multinationales (non bancaires), Western Union et autre Money Gram, critiqués pour des tarifs prohibitifs appliqués aux envois des fonds. Pour l’instant, les banques marocaines peuvent voir venir car l’essentiel de l’argent envoyé par les MRE (près de 80%) transite par les canaux bancaires, au contraire des autres pays ayant une importante diaspora.
Le marché des MRE est hautement stratégique pour les banques marocaines et le groupe BP en particulier. A fin 2006, l’encours des dépôts à terme des Marocains du monde était de 53 milliards de dirhams dont 22 milliards logés au groupe Banques Populaires.
Sur 47,7 milliards de dirhams envoyés par le MRE l’année dernière, 17 milliards ont été traités par la BP. La banque compte 670.000 clients MRE. Pour l’essentiel, leurs préférences vont vers les produits d’épargne (22 milliards de dirhams en 2006), l’immobilier et les produits d’assistance. Cette clientèle suscite forcément l’intérêt des établissements financiers dans les pays d’accueil. D’où les partenariats conclus avec des banques étrangères afin d’offrir une bancarisation simultanée des opérations, justifie Hassan El Basri, directeur général du groupe BP. Cette offensive se confirme avec le rapport Millot, le patron des Caisses d’Epargne qui avait conclu que la rétention de l’épargne des immigrants dans le pays d’accueil était un moyen d’intégration. Cette recommandation est prise très au sérieux par les banquiers marocains qui la considèrent comme une vraie menace.
Double bancarisation, lien culturel...
L’offre de la Banque populaire pour les « Marocains du monde » s’articule autour de plusieurs axes : faciliter l’accès aux services financiers (au Maroc et à l’étranger) en multipliant les coopérations avec les banques étrangères. Il y a également la mise en place de canaux de transfert au pays d’origine (en toute sécurité), permettre aux MRE de fructifier leur épargne, contribuer au lien avec le pays d’origine à travers la promotion des opportunités d’investissement, etc.
L’Economste - M.A.B.
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