Emigration : Tanger s’intéresse à une nouvelle loi espagnole

25 novembre 2004 - 19h06 - Espagne - Ecrit par :

Au hit-parade espagnol de l’immigration, le Maroc vient de perdre la première place face au collectif des Equatoriens. Ces derniers ont dépassé 400.000 personnes en 2003, contre un peu moins de 350.000 Marocains en situation légale.

Ces chiffres ont été avancés par le directeur général à l’émigration espagnole, Jésus Ramon Copa Novo, de passage à Tanger.
Invité par l’Association des Espagnols résidant au Maroc et par l’association Cervantès, il a estimé que l’Espagne est à l’aube d’une nouvelle loi en matière d’immigration, ce qui devra permettre une meilleure approche de la problématique. Le principal problème pour l’Espagne, ce n’est pas tant l’immigration, mais les illégaux, note Copa Novo. Selon les estimations du ministère de l’Intérieur espagnol, pas moins de 800.000 illégaux seraient actuellement en séjour en Espagne, dont une bonne partie de Marocains. Ces derniers, malgré leur situation irrégulière, peuvent avoir accès aux soins et aux prestations sociales des services de la sécurité sociale espagnole, mais par contre ils ne cotisent pas.
Le comble est atteint dans certaines communes espagnoles, où les services d’assistance sociale sont monopolisés par les étrangers en situation irrégulière au détriment des autochtones. Ce qui s’en suit, une forte participation dans le déficit déjà important de cet organisme, note le responsable espagnol. Pour lui, les opérations récentes, dont la dernière régularisation exceptionnelle annoncée par le Premier ministre Zapatero, ont pour but premier de renflouer à la surface ces groupes qui vivent dans l’obscurité.
Actuellement, un grand débat est en cours afin de rassembler un large consensus sur une loi dite capitale pour la société espagnole, note Copa Novo. Cette loi permettra de mieux répondre aux attentes de la société et du collectif des immigrés. En attendant la régularisation exceptionnelle (la cinquième en moins de 5 ans), l’exécutif espagnol s’est montré disposé à régulariser la situation de tout clandestin ayant décroché un boulot. Mais, chose nouvelle, ce sera à son employeur de déposer la demande à sa place. Ceci permettra d’éviter d’une part les longues files d’attente et de couper l’herbe sous les pieds de tous les spéculateurs.

Ali ABJIOU - L’Economiste

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